Catégorie : Dans les marges

Impressions à chaud sans obligation d’heure ni de jour.

  • Respect de l’arbre

    Respect de l’arbre

    La lecture de l’article que j’ai lu par hasard ce matin sur le site « Humanité et Biodiversité » et que je mets en lien ci-dessous m’a donné envie de partager avec vous ce bref épisode.

    Hier soir nous avons pique-niqué dans une petite forêt de pins que nous fréquentons souvent pour sa beauté, sa fraîcheur et la vue magnifique qu’elle offre sur la mer. Nous avons fait une découverte bien triste et bien décevante, l’un des jeunes arbres du bois, un châtaignier, avait été abattu à la va vite, coupé n’importe comment et ses branches laissées en tas sur le côté. J’avoue que cela m’a fait mal au coeur de voir ce manque de respect d’une entité vivante qui commençait tranquillement à s’élever vers le ciel. D’autant qu’elle ne peut pas se défendre. Un acte cruel et évidemment humain. Que peut-on espérer d’êtres qui se comportent ainsi ? S’ils se moquent de la nature, manquent de respect aux arbres qui les protègent d’un soleil trop fort, sont-ils capables de solidarité pour les leurs ?

    Article à lire : Bienfaits d’une promenade dans un espace vert

  • Rien ne dure toujours…

    Liseuse

    J’ai rencontré des jeunes ce week-end. Peu de livres sur les étagères mais des smartphones, des ordinateurs sur la table avec applications web en ligne, ils avaient une bonne connaissance des dernières parutions littéraires et de bien d’autres livres encore. Lecture sur wattpad et autres plateformes de lecture, réseaux sociaux, lecture du journal en ligne. Ils connaissaient plus de parutions récentes que moi qui pourtant essaie de suivre l’actualité littéraire. Le monde change, il a déjà changé.

    C’est un peu comme le climat, on entend sans arrêt sur les ondes qu’il va y avoir des changements climatiques à cause de notre manière de polluer sans vraiment mettre en place des réformes contre nos mauvaises habitudes. Plus la peine de blablater, le climat a changé, il n’y a qu’à voir l’été se dérouler, la force des inondations, des feux, des tempêtes, les grosses chaleurs en avril, car l’été cette année a commencé en avril, en Bretagne.

    Et que dire de la Finlande prête à expérimenter la fin du travail ? Une excellente idée, non ? *lire l’article 

    Tout est impermanent. Rien ne perdure, sauf le changement. La seule chose qui est constante dans la nature, c’est le changement. Rien n’est figé, immuable et écrit pour toujours, et rien non plus n’est acquis pour toujours. Tout naît, vit et meurt à un moment donné. Et tout le monde le sait.

    J’aimerais apprendre à lâcher prise.

    Il est important d’accepter cette impermanence, parce que c’est la véritable nature de notre existence et la véritable nature de tout l’univers. Tout ce qui apparaît est voué à disparaître et tout change constamment. Et si nous n’arrivons pas à lâcher prise, à laisser passer, c’est comme si nous nagions constamment à contre courant, nous nous attachons à des choses qui nous échappent, nous redoutons les choses qui nous arrivent. Il est important de retrouver un esprit fluide, qui, au lieu de considérer l’impermanence comme un scandale, trouve au contraire que c’est une chose tout à fait normale et naturelle.


    Je voudrais appliquer toute ma volonté à ne rien tenir, à ne rien garder, non pour me libérer des attaches, ou des souffrances, mais parce qu’il n’y a pas de vérité qu’on possède. Parce que libéré de ces inutiles bagages que sont les possessions, le voyageur — l’être — peut aller enfin, entrer dans tous les règnes de la vie. Pour être vivant, il suffit de voir, de sentir, d’entendre.

    J.M.G Le Clézio, L’inconnu sur la terre

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  • Porteur de lumière

    Porteur de lumière

    LA LECTRICE

    Quand la tempête gronde, mes amis, je me sens une foi plus profonde ; je sens dans l’ouragan le devoir de rayonner […] Je n’ai jamais connu l’art de désespérer.
    — Victor Hugo

    semeur-de-lumiere

    Cet enfant est un semeur de lumière, il a étudié avec les livres trouvés dans une décharge et s’est classé premier à l’examen de sélection de l’Institut fédéral de Rio Grande do Norte (IFRN), où il suit des études de multimédia.

    « Je prenais les livres que les riches jetaient à la poubelle et je les rapportais à la maison. Je lui donnais ces jolis livres afin qu’il les étudie. Je l’ai poussé à avoir le goût de la lecture », raconte aujourd’hui Rosângela sa mère.»

    « Je sais seulement que je n’étudie pas par obligation, mais par goût. Je le dis à tout le monde : pour moi, étudier est un art. Ce n’est pas un grand secret, il suffit d’être déterminé », explique le jeune étudiant…

    Article à lire : Il étudie avec les livres trouvés dans une décharge

    ©Photographie de l’article – Micah Albert
    La lectrice ( Cette femme ramasse des déchets dans l’une des plus grandes décharges d’Afrique, celle de Dandora, à 8 kms de Nairobi, la capitale du Kenya. De temps en temps, elle s’arrête pour lire, assise sur des sacs de détritus. Elle adore feuilleter les livres, même les catalogues industriels, qui lui tombent sous la main. « Ça me donne autre chose à faire que fouiller les détritus », dit-elle. » Micah Albert )

  • La volière aux enfants

    La volière aux enfants

    Que l’air, la lumière, la gaieté circulent à grands flots dans vos classes. Que poussent les rosiers, les liserons, les haricots, qu’importe ! Pourvu que l’école soit entourée d’un jardin, qui sera le lieu de mille leçons de choses, il ne faut pas amuser les enfants, il faut les intéresser. Il y a quelque chose d’irréductible au fond de tout être humain, contre laquelle l’éducation ne peut rien, c’est ce qui fait l’individualité. L’enfance ne devrait être que le moment privilégié où l’on acquiert tout ce qu’il faut pour soi-même afin de devenir un homme, ou une femme, libre, responsable et autonome. Révélez à l’enfant ce qui en lui ne se laisse ni éduquer ni former, soyez plus que des éducateurs, soyez des libérateurs !

    — Marie Pape- Carpantier

    La volière aux enfants

    Cet émouvant plaidoyer en faveur d’une éducation humaniste fut prononcé, en 1867, par Marie Pape-Carpantier, lors de la conférence qu’elle donna à la Sorbonne aux futurs instituteurs du pays. Longtemps méconnue, elle a pourtant joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’éducation de notre pays, elle est considérée aujourd’hui comme la fondatrice de l’école maternelle.

    Si vous n’avez pas vu le film intitulé « La volière aux enfants » d’olivier Guignard, guettez sa rediffusion. Un très beau film sur la naissance de l’ancêtre de nos écoles maternelles, qui se nommaient à l’époque les « salles d’asile ». La comédienne Marilou Berry est très juste et très touchante dans le remarquable rôle de Marie Pape-Carpantier. Je ne connaissais pas cette femme, c’est une belle découverte, j’aurais bien aimé entendre parler d’elle durant mes années scolaires, il y a tant de figures d’hommes sur les livres d’école…
    Oubli ? Cet oubli injuste en dit long sur un système éducatif qui fonctionne mal aujourd’hui, qui ne se renouvelle pas, qui s’est à nouveau laissé envahir par les religions. Finalement cette femme est beaucoup plus moderne que certains d’entre nous aujourd’hui. Un film qui fait du bien.

    Résumé
    En 1835, l’État met en place dans certaines villes de France des garderies pour faire face au nombre croissant de jeunes enfants livrés à eux-mêmes. Marie Carpantier, une jeune femme qui rêve de devenir poète, est choisie pour diriger une de ses « salles d’asile » à La Flèche, dans la Sarthe.

    Marie est d’abord réticente, les enfants sont sales et indisciplinés, les parents se montrent rétifs. Marie est vite découragée mais elle est soutenue par un conseiller municipal qui a une grande confiance en elle et l’envoie à la rencontre d’un homme qui s’occupe d’une salle d’asile et qui va lui révéler sa vocation. Elle en a bien besoin à une époque où l’église et ses bigotes pleines de principes bourgeois et étriquées veulent lui barrer la route.

    Mais c’est sans compter sur le désir grandissant d’apprendre des enfants ainsi que sur celui de leurs parents qui veulent donner à leur progéniture une meilleure vie que la leur.  Grâce à eux et à sa ténacité Marie va trouver le courage nécessaire pour aller au bout de son projet.

    Marie Pape-Carpantier par Colette Cosnier.

    Marie cape Carpentier

    Marie Pape-Carpantier fait partie de ces femmes injustement oubliées alors qu’elle a joué un rôle fondamental dans l’enseignement. Surveillante d’une « salle d’asile » qui deviendra l’école maternelle, elle publie d’abord des poèmes qui sont remarqués par Lamartine et lui valent l’amitié de Marceline Desbordes-Valmore et de Béranger. Dans son premier ouvrage pédagogique elle en écrira une vingtaine, ainsi que des livres pour la jeunesse mais surtout, elle y révèle « le secret des bons instituteurs ». Le succès est tel qu’elle est nommée directrice de l’École normale maternelle créée par la Révolution de 1848.
    Elle va se battre pour que l’école des jeunes enfants soit plus qu’une garderie : amélioration matérielle de la classe, importance de la leçon de choses, de l’éveil, de la gymnastique.

    Ses livres vont remporter différents prix dont celui de l’Académie française et ils influeront sur la politique de l’époque. Marie Pape-Carpantier ne cessera de défendre une idée progressiste de l’enseignement tout en s’attachant à défendre la condition féminine : elle est la première femme à prendre la parole à la Sorbonne.
    Ses concepts très modernes pour son époque font d’elle dans un moment où l’école est en pleine interrogation une pédagogue à redécouvrir.

  • Il y a encore des veilleurs

    Il y a encore des veilleurs

    Elle témoigne sans mâcher ses mots

    En parlant de l’info elle dit :
    « C’est un méli mélo ou on dit tout et rien, sans aller au bout des choses. »
    Marceline Loridan-Ivens l’une des dernières survivantes d’Auschwitz encore en vie tente de témoigner pour faire bouger les choses. « Mais je le fais sans illusion« , précise-t-elle.
    « Est-ce que les Français seraient descendus dans la rue s’il n’y avait eu que des victimes juives début janvier ? »
    C’est vrai que les Français ne sont pas descendus dans la rue lors de la tuerie de l’école juive de Toulouse, en mars 2012.
    Mais il est vrai aussi que nous pourrions descendre en permanence dans la rue, y camper directement même, tant il y a à dire sur les souffrances, les inégalités, les injustices… Pourtant elle a raison, on pourrait se manifester plus souvent surtout avec les moyens de diffusion à notre disposition aujourd’hui. Si le peuple se soulevait avec puissance à chaque dérive, à chaque insulte, à chaque injustice, à l’image de cette vague humaine pendant les matchs de football, en la multipliant, peut-être que les choses iraient mieux.

    Pris dans nos vies, nos factures, notre boulot, les courses, les enfants, les fins de mois, on laisse faire, on a tendance à déléguer et à se dire que ça s’arrangera sans nous. Sauf que ça ne s’arrange pas. Alors, à l’exemple de cette femme courageuse de 86 ans, exprimons-nous tous chaque fois que quelque chose nous choque, nous bouleverse, nous met en colère, pour faire tomber tous ces empires infestés par la vermine et tenter d’offrir aux futurs générations un monde digne, construit sur des bases saines avec les valeurs que nous défendons si chèrement, liberté, égalité et fraternité.

    Merci de rester éveillée, Marceline Loridan-Ivens.

  • Autour de la table ronde

    Autour de la table ronde

    En 1855, le chef indien Seattle lançait en ces termes un avertissement aux colons blancs américains : « Lorsque l’odeur tenace des hommes imprégnera les coins les plus reculés de la forêt, ce sera le signe que la vie s’éteint et que l’époque de la survie commence. » Ces colons arrivaient d’un continent où les traditions originelles s’étaient perdues pour être remplacées par une religion qui disait aux hommes : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez là. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du Ciel et toute bête qui remue sur la terre. » (Gen. I. 28.)
    Et voilà que plus d’un siècle après l’avertissement proféré par le chef Seattle, ses mots viennent nous interpeller avec une force renouvelée. Oui, il nous faut nous battre pour protéger les forêts et la vie sauvage et il nous faut renouer avec nos racines spirituelles pour ne plus nous sentir coupés de la Création. La tradition spirituelle dont nous sommes issus et qui commence d’ailleurs à nous revenir en mémoire existait bien avant l’arrivée du christianisme, des religions de toutes sortes, cette tradition fut marquée par beaucoup d’influences diverses, parmi lesquelles celles des peuples saxons, scandinaves, grecs et romains, elle repose avant tout sur les croyances et les pratiques des Celtes et des druides.
    Lorsque la nature est détruite, quelque chose en nous disparaît. Lorsqu’une espèce animale s’éteint, quelque chose meurt en nous aussi. Lorsque nous détruisons l’environnement, c’est notre écologie interne qui est menacée. Quoi de plus frappant que la destruction des forêts vierges pour illustrer ce phénomène. Mille espèces nouvelles y disparaissent chaque année, sacrifiées à l’élevage du bétail, alors que la surconsommation de viande est l’une des causes directes, selon la recherche médicale, de l’augmentation du nombre des maladies cardio-vasculaires et des cancers.

    Retournons nous asseoir autour de la Table Ronde. Rassemblons-nous  autour du feu, dans les cercles de pierre et sous les bosquets d’arbres. Pour entrer en communion avec les esprits des animaux, des arbres, des pierres, des étoiles, avec nos ancêtres et les enfants qui vont venir.