
J’ai rencontré des jeunes ce week-end. Peu de livres sur les étagères mais des smartphones, des ordinateurs sur la table avec applications web en ligne, ils avaient une bonne connaissance des dernières parutions littéraires et de bien d’autres livres encore. Lecture sur wattpad et autres plateformes de lecture, réseaux sociaux, lecture du journal en ligne. Ils connaissaient plus de parutions récentes que moi qui pourtant essaie de suivre l’actualité littéraire. Le monde change, il a déjà changé.
C’est un peu comme le climat, on entend sans arrêt sur les ondes qu’il va y avoir des changements climatiques à cause de notre manière de polluer sans vraiment mettre en place des réformes contre nos mauvaises habitudes. Plus la peine de blablater, le climat a changé, il n’y a qu’à voir l’été se dérouler, la force des inondations, des feux, des tempêtes, les grosses chaleurs en avril, car l’été cette année a commencé en avril, en Bretagne.
Et que dire de la Finlande prête à expérimenter la fin du travail ? Une excellente idée, non ? *lire l’article
Tout est impermanent. Rien ne perdure, sauf le changement. La seule chose qui est constante dans la nature, c’est le changement. Rien n’est figé, immuable et écrit pour toujours, et rien non plus n’est acquis pour toujours. Tout naît, vit et meurt à un moment donné. Et tout le monde le sait.
J’aimerais apprendre à lâcher prise.
Il est important d’accepter cette impermanence, parce que c’est la véritable nature de notre existence et la véritable nature de tout l’univers. Tout ce qui apparaît est voué à disparaître et tout change constamment. Et si nous n’arrivons pas à lâcher prise, à laisser passer, c’est comme si nous nagions constamment à contre courant, nous nous attachons à des choses qui nous échappent, nous redoutons les choses qui nous arrivent. Il est important de retrouver un esprit fluide, qui, au lieu de considérer l’impermanence comme un scandale, trouve au contraire que c’est une chose tout à fait normale et naturelle.
Je voudrais appliquer toute ma volonté à ne rien tenir, à ne rien garder, non pour me libérer des attaches, ou des souffrances, mais parce qu’il n’y a pas de vérité qu’on possède. Parce que libéré de ces inutiles bagages que sont les possessions, le voyageur — l’être — peut aller enfin, entrer dans tous les règnes de la vie. Pour être vivant, il suffit de voir, de sentir, d’entendre.
J.M.G Le Clézio, L’inconnu sur la terre