III. Cornouailles, 1926 Ferryside

Elle a l’impression d’arriver chez elle, dans une contrée qu’elle aime et à laquelle elle appartient.

Il n’y a que ça qui l’intéresse, et Tod le sait, Daphné veut écrire, Daphné écrit déjà, Daphné est un écrivain ; d’autres jeunes filles cherchent des maris, pensent à fonder une famille, non, pas elle, elle ne croit pas au mariage, il n’y a qu’à regarder celui de ses parents, une bouffonnerie.

Daphné se met à rêver de vivre au bord de l’eau,comme si la devise de Trébeurden, Ar Mor Eo Ma Plijadur (la mer est mon plaisir), avait été écrite rien que pour elle.

daphne

Fowey représente tout pour moi. La rivière, le port, la mer. C’est plus fort que d’aimer un être humain. Je ne sais pas comment je vais survivre lors du retour à Londres. Cela me brise le cœur de devoir quitter cet endroit que j’aime le plus au monde.

La liberté, celle d’écrire, de marcher, de flâner, de gravir une colline, de sortir un bateau, d’être seule.

— Daphné du Maurier

La seule méthode qui marche, selon lui, c’est la discipline. Une discipline de fer. Il n’y a pas d’autre secret. Sans doute a-t-il raison. Il va falloir qu’elle se force à écrire au moins une page par jour. Au-delà du désir de devenir écrivain, il y a celui, plus impérieux encore, d’être indépendante, de gagner sa vie.

Un romancier doit être libre, ne doit pas écrire pour les autres, et doit apprendre à ne pas craindre les réactions d’autrui.

Extrait de la biographie « Manderley forever » de Tatiana de Rosnay

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Par Marie an Avel

Autrice indépendante. J'écris et je publie des livres illustrés : jeunesse, adulte, livre audio.