Étiquette : Lecture

  • Chronique littéraire touchante sur Louison

    Chronique littéraire touchante sur Louison

    Comment ne pas être touchée et émue en écoutant cette chronique littéraire, si élogieuse envers le personnage de Louison, ma compagne imaginaire de ces quatre dernières années, que j’ai tant de mal à quitter alors que je m’attèle à la publication du tome II ?

    Je remercie Jean-Benjamin Jouteur pour ce retour de lecture, à la fois délicieux, émouvant, profond et d’une remarquable finesse. Sa perception de mon travail d’auteure autour de ce roman est subtile, juste et inattendue. Je n’avais pas conscience de tout ce que j’avais exprimé à travers l’histoire de Louison, tant les mots nous emportent au-delà de nous-mêmes.

    Profondément émue à l’écoute de sa chronique vidéo, j’ai ressenti le besoin d’aller marcher sur le sentier côtier pour apaiser mes émotions. J’y suis restée un moment, le regard perdu dans les étoiles.✨
    Entendre quelqu’un parler avec enthousiasme et poésie d’un travail que l’on a accompli, seule avec ses personnages pendant de longs mois, est une expérience à la fois déstabilisante et réconfortante.

    Son regard de lecteur révèle un esprit pénétrant et clairvoyant. C’est toujours difficile de s’exprimer sur ce que l’on écrit. Je suis touchée qu’il ait pris le temps de parler de mon roman. C’est un cadeau inestimable. J’espère pouvoir lui rendre la pareille, car j’ai apprécié son livre, « La Messagère de Verre« .


    La chronique de Jean-Benjamin Jouteur sur le Tome I : « Les souvenirs oubliés sont-ils perdus à jamais – Louison « 
    de Marie an Avel :


    Disponible sur Amazon en version papier et numérique :


  • Nos livres en 2024 : salons, chiffres et perspectives

    Nos livres en 2024 : salons, chiffres et perspectives

    D’un côté les chiffres, de l’autre les lettres, mais la vie est impossible sans leur conjugaison.
    A.Compagnon, La littérature, ça paye

    À ce jour les ventes de livres ne sont pas aussi importantes que les années précédentes, à l’exception de l’île où je vis, où l’adage « nul n’est prophète en son pays » ne s’applique pas. Cela est également vrai pour mon tome I « Louison », mon premier roman pour adultes, dont les ventes progressent.
    Depuis notre première participation aux Salons du livre de la région en 2022, on constate une baisse de la fréquentation et des ventes. Paradoxalement, le nombre d’auteurs(es) présents est en hausse.


    Salons du Livre : rencontres, réflexions,

    Au cours de nos participations aux Salons du livre de ce dernier trimestre 2024, en particulier pour les livres jeunesse, pour lesquels nous formons un duo complice avec l’illustrateur, que ce soit à Josselin en septembre ou à Férel et Riantec en novembre, nous avons toujours reçu un accueil chaleureux : bienveillance, cafés et viennoiseries offerts, parfois un apéritif accompagné d’un discours du maire, et un déjeuner dans une ambiance détendue et amicale. Nous sommes reconnaissants pour toutes ces marques d’attention.
    C’est toujours un plaisir de se retrouver entre auteurs(es) pour échanger sur nos difficultés, nos inspirations et aspirations, nos expériences avec les libraires.

    C’est dans ces moments, autour d’une table chaleureuse et conviviale, que nous apprenons à mieux nous connaître, au-delà de notre passion commune pour les livres.

    Nous y retrouvons les « Auteurs du pays de Vannes » les auteurs(es) de l’AEB (association des écrivains bretons), nous réalisons nos échanges habituels de livres, savourant le plaisir de découvrir les œuvres d’autres auteurs(es) indépendants de la région.

    Lors de certains Salons, des éditeurs indépendants de la région présentent leurs collections, sur la Bretagne, ses légendes. Des conférences sont tenues sur une variété de thèmes, les plus récentes portant sur la botanique, le druidisme, les sorcières, le Grand Nord et l’Islande, sujets qui captivent plusieurs membres de notre groupe, y compris moi-même. Des expositions sont organisées, présentant des planches botaniques, des photographies, des peintures et des dessins ; de nombreux auteurs(es) illustrent leurs livres.


    Chaque année, des auteurs(es), jeunes et moins jeunes, embarquent dans l’aventure exaltante de l’écriture, de l’édition et de l’autoédition. On échange, on tente de répondre à leurs questions, en s’appuyant sur notre modeste vécu et celui de notre entourage : quelles sont les opportunités de vente lors des Salons du livre ? Lors des séances de dédicaces ? Nous débattons également des coûts d’impression et de la question cruciale : est-il préférable de se faire éditer ou de s’autoéditer ? Qu’en est-il des distributeurs ? Les réseaux sociaux, s’ils sont alimentés régulièrement, tiennent-ils leur promesse d’attirer des lecteurs ? Et quid des frais de déplacement, parfois d’hébergement ? Des cotisations à l’Urssaf ? Les jeunes auteurs adoptent souvent une approche pragmatique et précise. Ils aspirent à vivre de leur plume, mais ils s’inquiètent sur la possibilité de le faire en maintenant un budget équilibré ; beaucoup font preuve de prudence dans leurs dépenses, attitude compréhensible dans le contexte économique actuel.

    Leurs réflexions m’ont inspiré l’idée de créer des fiches détaillées pour chacun de mes livres. Prendre du recul ou changer de perspective est essentiel pour y voir plus clair. Leur fraîcheur me pousse à réévaluer mon travail et à m’interroger. Certains sont très actifs, ils s’inscrivent à des formations, participent à des ateliers d’écriture, partent en quête d’éditeurs. J’apprécie leur vision renouvelée du métier.

    Faisons-les lire, puisque la lecture est le verrou, éveillons-les à l’universalité, à l’ubiquité de l’art de raconter des histoires, car on ne transmet rien, on ne convainc de rien sans savoir non seulement compter mais aussi conter.*

    On y rencontre aussi les auteurs* établis, les reconnus, les auteurs du pays, souvent anciens enseignants de français, publiés par divers éditeurs, qui s’adressent à un lectorat déjà acquis pendant leur carrière, à des lecteurs locaux qui retrouvent leurs paysages dans leurs récits ; des lecteurs(es) fidèles, qui malheureusement, ne cherchent pas toujours à explorer de nouveaux titres ; l’expérience de ces écrivains est précieuse, même si j’ai remarqué qu’ils partagent peu leur savoir et leurs conseils, (heureusement pas tous😉).

    *J’ai délibérément utilisé le terme « auteurs » sans le féminin dans ce paragraphe, car jusqu’à présent, dans les salons littéraires que j’ai fréquentés, les invités d’honneur étaient toujours des hommes. Lorsque j’ai rencontré des autrices « célèbres », comme au Salon Livr’à Vannes, elles se sont montrées plus enclines à partager leur savoir et leur expérience. Pas de propos féministe ici, même si je défends la place des femmes dans la littérature, dans l’éducation et dans les distinctions, et que j’aimerais que leurs noms soient plus souvent mentionnés.
    Il est temps que les femmes invisibilisées redeviennent visibles, car les références sont souvent masculines, à l’exception de Colette et de Marguerite Yourcenar, de l’Académie française, mais il y en a tant d’autres. C’est comme pour les biopics, c’est presque toujours Colette, surtout son époque au music-hall, elle est tellement plus que ça. George Sand, mais pas seulement sa liaison tumultueuse avec Musset ou Chopin, elle est bien plus que cela. Et La comtesse de Ségur ? Ce serait passionnant. Vous noterez qu’il y a beaucoup plus de biopics sur les anglo-saxonnes et les américaines. (Je ne parle pas des autrices contemporaines qui ont heureusement plus de visibilité).
    Je reviendrai un de ces jours pour proposer une liste d’autrices, à ne pas oublier, et des biopics littéraires .

    Ainsi, après les Salons du livre de cet automne, je me suis intéressée pendant quelques jours aux chiffres plutôt qu’aux lettres. En déduisant les frais d’impression, les charges de l’Urssaf, les 30% alloués aux libraires, la location de voiture (le vélo étant mon moyen de transport habituel car je réside sur une île), et l’essence (lorsque le covoiturage est impossible) ; la colonne des bénéfices (de mes fiches) m’a paru bien modeste ; sans même inclure les frais d’inscription à certains Salons du livre (nous sommes souvent invités à des événements où la participation coûte seulement 5€ voir 15€, ce qui est raisonnable lorsque cela vient des auteurs(es) qui organisent, pour couvrir les dépenses des flyers, affiches et publicités) mais il y a de grands Salons du livre où la participation est très onéreuse.

    Les Marchés de Noël, souvent organisés pendant les week-ends, connaissent généralement de bonnes ventes, notamment pour les cadeaux destinés aux enfants et petits-enfants, le livre est encore perçu par beaucoup comme un bien précieux. Cependant, les frais d’inscription dans les grandes villes sont élevés, ce qui nous amène à privilégier les localités périphériques telles que : Arradon, Baden, Séné, St Avé, Île d’Arz, Le Bono, etc. Étonnement ces marchés attirent un public nombreux et enthousiaste.

    À travers cette réflexion, je ne cherche pas à justifier une dépense en particulier, mais plutôt à les cumuler pour déterminer ce qu’il me reste effectivement.


    Le cumul ?

    J’ai lu récemment le dernier livre d’ Antoine Compagnon, « La littérature, ça paye », les pages traitant de l’accumulation des bonnes choses m’ont paru très pertinentes.


    Quelques extraits de ces pages :

    « Impossible de quitter Merton sans évoquer l’une des plus belles trouvailles de ce poète des sciences sociales, ce qu’il a nommé « l’effet Matthieu » par allusion à l’Évangile selon Matthieu : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » (13, 12). L’effet Matthieu désigne l’avantage cumulatif procuré durablement par un mince écart initial, par exemple entre le dernier reçu et le premier recalé à un concours. […]


    […] Bien plus conséquent est un concours réussi à vingt ans, car il laisse toute une vie pour accumuler les avantages liés à une barre précocement franchie. C’est pourquoi, quelle qu’ait été la part du mérite, toute personne ayant passé cette barre dans sa jeunesse, se trouvant en situation de bénéficier de plusieurs décennies d’avantages cumulatifs liés à l’effet Matthieu, hérite aussi de lourdes responsabilités vis-à-vis des moins favorisés par les Parques.
    Mérite, ai-je rappelé, vient du grec méros, la « part ». Mériter, mérizô, c’est « partager », mais le verbe a encore un autre sens : « se souvenir », comme dans memor et memoria. Mériter, avoir bénéficié du mérite, impose de se souvenir. Or l’effet Matthieu, « donner à celui qui a, ôter à celui qui n’a pas », est d’autant plus puissant que l’on se situe sur un marché du type winner takes all, où le gagnant emporte toute la mise, ce qui est le cas dans le sport et le divertissement, mais aussi dans la recherche scientifique et, dans une certaine mesure, dans la culture et en littérature. […]


    […] Dans l’univers de la musique ou de la mode, l’effet Matthieu se transmue en effet superstar, car de minces différences de talent entraînent d’immenses écarts de notoriété et de revenus. Qui bénéficie d’un infime avantage initial, parfois dû à la chance, sera propulsé vers les plus hauts succès par le mécanisme des avantages cumulatifs et le principe du « gagnant rafle tout », comme les Beatles en face des autres groupes de Liverpool qui ne rencontrèrent pas leur Brian Epstein en 1961, ou Taylor Swift, première artiste du spectacle à figurer sur la liste des milliardaires de Forbes grâce à ses seules chansons (The New York Times, 3 avril 2024). […]


    […] En matière de culture, s’il ne crée pas de distorsions aussi dramatiques que dans le sport, le divertissement, la mode ou la science, l’effet Matthieu ne creuse pas moins les écarts. Entre le lauréat du prix Goncourt et ses concurrents de la dernière sélection, d’ordinaire tout aussi méritants ou déméritants, la plus-value s’élèvera à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus. Merton souhaitait que des remèdes soient trouvés afin que l’inégalité entre « the have and the have-not » dans les sciences ne devienne pas explosive. C’était aussi le propos de Bruno Racine dans son rapport de 2020 sur L’Auteur et l’acte de création : corriger l’effet Matthieu toujours grandissant entre les best-sellers et les rossignols. Pour être complet, ajoutons qu’un « effet Matilda », symétrique de l’effet Matthieu, sert à décrire le déni récurrent ou la minimisation systémique de la contribution des femmes à la science.

    Les résultats de leurs recherches ont été souvent attribués à leurs collègues masculins, comme dans le cas de Rosalind Franklin auprès de Crick et Watson pour la découverte de la structure de l’ADN, ou de Marthe Gautier pour la découverte de la trisomie 21, dont Jérôme Lejeune a revendiqué la paternité. Tout laisse à penser que l’effet Matilda s’applique aussi à la culture et à la littérature, que la lettrure paye moins pour les êtres humains de sexe féminin assigné à la naissance.


    En cette fin d’année 2024, ma collection issue de rencontres avec des auteurs(es) indépendants dans les salons littéraires s’élève à 21 titres, un chiffre modeste comparé à mes autres lectures, mais en 2 ans c’est déjà une belle découverte de ce qui s’écrit localement. Je ne suis pas certaine de vouloir et de pouvoir les lire tous, surtout qu’au dernier Salon nous étions 70 auteurs(es) 🧐 — Et je ne vous ai pas parlé des livres qu’on m’a offerts, de ceux que j’ai trouvés dans une boîte à livres, de ceux pour lesquels j’ai craqué en librairie, ni des trésors que je découvre toujours dans la bibliothèque de mes parents😊.
    Le monde regorge de personnes créatives et talentueuses. Il est vrai qu’il y a encore des monstres, mais apprenons à reconnaître les aspects positifs en cette fin d’année tumultueuse.

    Je vais m’arrêter là pour cette année, pour la bonne raison que, quand j’écris, je lis peu de romans, je me concentre principalement sur la documentation concernant les sujets de mon livre en cours. En tant qu’autrice, je m’applique à faire des recherches, de manière approfondie, sur le sujet qui me passionne ; que ce soit en histoire, en science, en géographie, en médecine, etc. je m’abstiens de lire des fictions durant le processus créatif.


    Les ventes ont été plus modestes cette année, comme je le disais en intro (excepté mon roman), surtout lors des Salons du livre (je vous raconterai les marchés de Noël dans un prochain article, il m’en reste encore quelques-uns à faire).
    Cependant les rencontres avec les auteurs(es), avec les lecteurs(es), les retours de lectures, les échanges chaleureux et la découverte d’autres univers, rendent ces instants précieux, des moments de partage et d’enrichissement mutuel.

    À condition que les frais ne dépassent pas les recettes😉🤔.

    La littérature est un besoin naturel de l’être humain que même la maladie des coûts n’anéantira pas ; la demande de littérature dans la société ne cesse de croître, comme recherche de compétence narrative et poétique, certes pour des motifs plus ou moins avouables, tels que vivre mieux et gagner plus. Les littéraires seront les derniers à s’en apercevoir, à découvrir que la littérature est toute-puissante […]



    *Les citations de cet article sont d’Antoine Compagnon, tirées de son dernier livre, La littérature, ça paye.

  • Retour des Salons du Livre : en Septembre à Guégon

    Retour des Salons du Livre : en Septembre à Guégon

    Chères lectrices, chers lecteurs,

    Après un été bien rempli et joyeux, nous sommes ravis de vous annoncer le retour tant attendu des Salons du livre et la suite de nos séances de dédicaces, marquant ainsi l’arrivée de l’automne.
    Le premier salon de ce dernier trimestre 2024 se tiendra à Guégon, le dimanche 29 septembre. C’est avec une immense joie que nous retrouverons nos fidèles lecteurs et lectrices, ainsi que nos auteurs amicaux, pour partager ensemble des moments littéraires inoubliables.

    Bien que l’automne soit resté avec nous toute l’année, nous avons néanmoins savouré une dernière semaine ensoleillée, avec des baignades, de savoureuses tartes aux mûres et la cueillette de framboises. C’était assez plaisant, même si la grisaille et la pluie ont parfois masqué le soleil. Nous nous consolons en pensant que cela vaut mieux que les incendies de forêt, les inondations et les ravages de la guerre.

    Au plaisir de vous revoir très bientôt pour célébrer notre passion commune pour la lecture et l’écriture, sous le doux murmure des pages qui se tournent.


  • Livr’à Vannes 2023

    Livr’à Vannes 2023

    Île d’ARZ → Vannes

    Vendredi matin – orage léger mais pluie abondante, on a démarré chanceux, on a évité le grain en traversant l’île pour rejoindre la cale de Béluré. Ouf ! 🙂

    Mon compagnon illustrateur m’a accompagnée, il était affolé de me voir, « oh pauvre femme sans force 😃 », porter la malle de livres (je ris mais c’est vrai, j’ai essayé de la soulever, aïe, drôlement lourd les livres). Normal le papier vient de l’arbre, on ne se balade pas avec un morceau d’arbre sous le bras en sifflotant. Ça se mérite la lecture…

    Accueil sympathique sur l’esplanade Simone Veil, ticket restaurant, boisson chaude, sourires, c’est la première fois que je participe à ce Salon et que je me retrouve dans la grande librairie, côté autrice. Je suis sur un nuage…
    Notre ami Bruno L’Her, auteur de roman policier à succès, était déjà installé, le reste de la longue table presque vide. Aucune indication, pas de nom accroché, on savait juste qu’on avait droit à 90 cm, on a pris notre temps, quel est le meilleur angle pour être visible, bref, les petits questionnements d’une novice qui débarque de son caillou.

    Ce fut un après-midi agréable, du monde dans les allées jusqu’à 19 heures, mais raisonnable, la pluie avait rafraîchi l’atmosphère, c’était respirable.

    « Les auteurs du pays de Vannes », « Les écrivains de Bretagne », vont-ils être visibles ?
    Merci cher·ère·s lecteur·rice·s, merci à ceux qui ont tenté de découvrir d’autres auteur·rice·s que ceux portés par les médias et les affiches, merci à ceux qui ont fait l’effort de se retourner et de voir qu’il y avait d’autres plumes inspirées.


    De mon côté, plus de lectrices que de lecteurs.

    Des hommes se sont arrêtés en lisant mon nom, c’est un pseudo ? D’autres en découvrant le titre du livre, les souvenirs oubliés sont-ils perdus… bonne question, très bon titre, vous avez bien choisi… Quelques échanges, parfois drôles, même s’ils n’achètent pas toujours le livre, ça les interpelle. Je suis là pour vendre mes livres mais aussi pour rencontrer des lecteur·rice·s, pour partager, pour découvrir (de l’autre côté de la table) ce grand Salon du Morbihan. Toutes ces personnes en quête de lecture, en attente de nouvelles histoires, me touchent.

    « Je vais chercher dans les romans les mots qui me manquent, la force qui me fait défaut, l’évasion, une autre vision du monde… », c’est ce qu’ils me disent. Ceux qui s’arrêtent et feuillettent mes livres me racontent des passages de leur vie, souvent difficiles, éprouvants, ils ont besoin d’être écoutés, entendus… Ils me demandent où va mon histoire, ils ont envie de se lancer à la découverte de cette autrice inconnue et en même temps ils sont craintifs. Je les rassure.

    Je me souviens de certains visages, des attitudes, des réflexions…

    Des visages connus, dix années ont passées… « oh ! c’est toi ? Tu écris ? Super ! Je t’en prends 1, allez je prends les 2. On se rappelle ? On en parlera… »

    Cette jeune fille de 17 ans qui n’aime que les gros livres, qui dévore les histoires, qui regarde la 4e de couverture avec beaucoup d’attention, qui prend le livre sans hésiter.
    Super ! J’ai réussi mon résumé – Elle regarde le nouveau titre jeunesse et le prend aussi – j’ai eu envie de l’embrasser.

    Cette jeune fille de 20 ans qui avance vers la couverture, intriguée, décidée, elle prend le livre jeunesse (je le conseille à partir de 9 ans mais il peut convenir à tous les âges). Elle l’achète sans hésiter. Elle est tentée par les invisibles, elle aime les animaux, la couverture lui parle…
    Je me dis que mes kelfennins sont en bonnes mains, qu’il y a la relève pour les veilleurs…

    Il y a cette femme qui en prend 1 pour elle et 1 pour sa fille, on pourra en parler, partager, ça nous rapprochera…
    Elle va sûrement apprécier les dialogues entre Louison et sa fille Anna, j’espère…

    Je les écoute tous et je devine les passages du livre qui vont leur plaire, je peux me tromper, tout leur plaira 😊. Ces échanges rassurent mon écriture.

    Cette jeune femme qui hésite à se lancer dans l’aventure de l’édition, elle prend mon roman, le feuillette, elle le trouve beau, elle l’emporte comme modèle pour la mise en page du livre qu’elle rêve d’écrire.
    Je ne me suis pas donné tout ce mal pour rien, je fais des émules…

    Ces enfants qui me font signer des autographes sur leur feuille d’école, c’est la gloire 😉😇! L’une d’eux s’appelle Louison, elle me dit qu’elle va emmener sa mère au Salon du livre demain pour qu’elle le voit. Les autres prennent le jeunesse, « vivement le 31 octobre pour faire notre nuit des flambeaux ».
    « Coucou Louison ! », la gamine passe et repasse dans l’allée, me salue, fière de voir son prénom sur une couverture.

    Je suis joyeuse. Même si les ventes ne sont pas aussi nombreuses et n’ont pas la même file d’attente que les têtes d’affiche, le retour des lecteur·rice·s me donne des ailes.


    On a eu droit à un déjeuner au restaurant l’Océan, un régal, le tiramisu était délicieux ; entre Stéphane Bern, Héloïse d’Ormesson et toutes les stars arrivées par le train… nous voilà dans la vague, emportés par le courant. En réalité, ça s’est passé en toute simplicité.

    Le soir on était invité au cocktail dans la cour de l’auditorium des Carmes, un magnifique lieu, frais et reposant, les petits fours étaient un régal pour les yeux et les papilles gustatives. Nous y avons fait la connaissance d’un poète charmant, descendu de sa forêt de Brocéliande, un enchanteur. Une autobiographe enthousiasmée par sa découverte de l’écriture nous a rejoint, c’était son premier livre et son premier Salon ; on a ri, échangé, dégusté, un moment très convivial. Et puis, CLIC ! Nous voilà sur la photo du groupe de la soirée au milieu de la bonne humeur partagée.

    Samedi, c’était différent, il y avait plus d’auteur·rice·s best-sellers en dédicace, des files d’attente plus nombreuses et plus longues. Courageux ou fous les lecteur·rice·s dans ces files en plein soleil ? Passionné·ée·s en tout cas, quelques personnes avaient leur sac chargé de livres. Ça cognait dur dehors et sous le barnum.

    On se sentait invisibles parce qu’il y avait beaucoup plus de monde que la veille et un grand nombre semblait n’être là que pour la dédicace de leur favori·te. Ceux qui dédicaçaient non-stop ont dû avoir mal au poignet en fin de journée, mais c’était un léger mal par rapport au bien reçu.

    Une dédicace ? La main se met en mouvement, la plume écrit le prénom et c’est un lien qui se tisse…

    De notre côté nous étions très serrés, moins d’espace que la veille, tandis que les tables de certains libraires étaient parfois vides, uniquement recouvertes de prospectus. De ce côté il y a de l’amélioration à demander à ceux et celles qui ont organisé le Salon. Un peu plus d’égard pour les auteur·rice·s du pays.

    Les pompiers sont venus à notre secours en milieu d’après-midi, ils ont ouvert le barnum par endroits pour tenter de faire passer l’air, si peu… Mais c’était sympa d’y avoir pensé.

    On a bu des litres d’eau aux petites fontaines posées çà et là. Les organisatrices couraient avec leur escabeau et posaient les pancartes des noms des auteurs du groupe « les auteurs de Vannes » ; vendredi il n’y en avait pas du tout quand on est arrivés. Il n’y a pas eu d’annonce nous concernant, aucune diffusion au micro, pas d’interview non plus (ne serait-ce que l’un d’entre nous). On ne parle jamais assez des best-sellers… 😎🙃

    Didier van Cauwelaert, le président d’honneur, a écrit dans la brochure du programme (avec sa notoriété, son prix Goncourt, c’était sympa de le souligner) « S’afficher derrière ses ouvrages est un bonheur lorsque les piles diminuent au rythme des échanges, mais devient vite un calvaire quand le public vous ignore, vous contourne ou vous demande les toilettes. À Vannes aucun risque, Vannes aime les auteurs autant que les livres. »
    Je me permets de rajouter, Vannes aime les auteurs connus, les parisiens, les best-sellers, un peu moins les auteurs de sa région… Oui ? Non ? On ne m’a pas demandé les toilettes mais on a souvent été contournés, ignorés, l’important étant de rejoindre la file d’attente pour telle personnalité en vogue. Pas toutes les lectrices et les lecteurs, il faut le souligner, certains restent curieux, en quête d’autre chose… ils osent lire d’autres auteur·rice·s. (à ce propos j’avais partagé un article très intéressant que je vous mets en lien : Ayez le courage de lire d’autres auteur·rice·s)

    Deux jeunes grands-mères dynamiques, arrivées de Lorient, grandes lectrices pour elles et leurs petits-enfants, à qui j’ai dédicacé mon dernier livre jeunesse avec joie, trouvaient injuste qu’on soit confinés sur la droite, ou la gauche, tout dépendait de l’endroit d’où on arrivait, comme au coin (je reprends leurs mots). Elles pensaient que le mélange des stars et des « inconnus » aurait été plus satisfaisant, pour tous, comme ces chanteurs qui bénéficient d’une star de la musique en faisant leur avant-première le jour du concert.
    Elles étaient pleines d’idées modernes et justes, c’était un plaisir de les écouter. Elles m’ont dit qu’elles allaient en toucher deux mots aux organisateurs, leur énergie m’a stimulée.

    Faut-il faire un Salon des refusés (mai 1863) en marge du Salon officiel ? Depuis les impressionnistes ont fait un long chemin…

    En attendant on a créé le groupe des « Auteurs du pays de Vannes », si vous voulez suivre nos manifestations, visitez notre : page facebook

    Quoi qu’il en soit, ce fut une expérience, agréable et joyeuse. De retour sur l’île je reprends l’air à pleins poumons et je repars sur mon livre en cours, le tome II des souvenirs oubliés. À très bientôt chers lecteur·rice·s.

    C’est important quand même de vous parler des trois lauréats 2023 : le Prix Littéraire de la ville de Vannes, le Prix Jeunes adultes et le Prix du roman en langue bretonne. Il félicite cette année, Jean-Louis Milesi (la dramatique histoire des Amérindiens) Catherine Cuenca (le combat d’une jeune femme, les luttes féministes, tj d’actualité) et Yann-Charlez Kaodal (plusieurs destins tragiques) vous pouvez lire les détails sur : l’article d’Actuallité

    PS : J’ai écrit cet article avec l’écriture inclusive*. Pas si facile à rédiger😉. Et à lire ?

    *L’écriture inclusive est née de la volonté de faire changer les mentalités sur l’égalité homme/femme par le langage. En français, la règle grammaticale dit que le masculin l’emporte sur le féminin. C’est précisément ce point que l’écriture inclusive souhaite revisiter pour mettre le féminin à égalité avec le masculin.

    *Dans l’usage, « les Français·es sont divisé·e·s » sur la question.

    *Quant à l’Académie française, elle y voit un « péril mortel » pour la langue française, ils ne recommandent pas cet usage : académie française

    *À noter que le logiciel Word inclura dès l’an prochain une possibilité d’inclure l’écriture inclusive dans son module de correction orthographique. À suivre…

  • Entre les lignes

    Entre les lignes

    J’ai été reçue à l’émission littéraire « Entre les lignes » sur la radio RCF Sud Bretagne. Soyez indulgents 🤓, c’est une première, l’exercice oral n’est pas tout à fait pareil que l’écrit où je me sens nettement plus à l’aise. Par contre les deux extraits de mon roman choisis et lus par Marithé Bretel, l’animatrice radio, sont agréables à écouter. Si ça vous tente de les découvrir…

    📻🎙Sur radio RCF 90.2 FM Vannes.

    L’image est un lien vers l’émission

    « Marie an Avel, autrice du Pays de Vannes, vit sur l’Île d’Arz ; elle est éditrice, autrice et maquettiste à Exp.éditions imaginaires. Elle écrit pour la jeunesse et publie ici son premier roman pour adultes, le tome 1 : « Louison – Les souvenirs oubliés sont-ils perdus à jamais ».

    Le roman se situe en grande partie à Nantes, entre le Passage Pommeraye et Trentemoult. Les souvenirs sont des traces, et ce sont aussi des racines… Comment peut-on trouver sa place sans eux ? Qu’est-il arrivé à Louison ?

    Un roman dans lequel la tendresse, la sororité et l’amitié ont une belle place. La création artistique aussi. Un roman plein d’empathie, qui fait du bien. »

    Marithé Bretel, émission littéraire « Entre les lignes » à écouter et réécouter, si le cœur vous en dit.


    📟 Ci-dessous, le podcast (cliquez sur l’image pour écouter)