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  • Nos livres en 2024 : salons, chiffres et perspectives

    Nos livres en 2024 : salons, chiffres et perspectives

    D’un côté les chiffres, de l’autre les lettres, mais la vie est impossible sans leur conjugaison.
    A.Compagnon, La littérature, ça paye

    À ce jour les ventes de livres ne sont pas aussi importantes que les années précédentes, à l’exception de l’île où je vis, où l’adage « nul n’est prophète en son pays » ne s’applique pas. Cela est également vrai pour mon tome I « Louison », mon premier roman pour adultes, dont les ventes progressent.
    Depuis notre première participation aux Salons du livre de la région en 2022, on constate une baisse de la fréquentation et des ventes. Paradoxalement, le nombre d’auteurs(es) présents est en hausse.


    Salons du Livre : rencontres, réflexions,

    Au cours de nos participations aux Salons du livre de ce dernier trimestre 2024, en particulier pour les livres jeunesse, pour lesquels nous formons un duo complice avec l’illustrateur, que ce soit à Josselin en septembre ou à Férel et Riantec en novembre, nous avons toujours reçu un accueil chaleureux : bienveillance, cafés et viennoiseries offerts, parfois un apéritif accompagné d’un discours du maire, et un déjeuner dans une ambiance détendue et amicale. Nous sommes reconnaissants pour toutes ces marques d’attention.
    C’est toujours un plaisir de se retrouver entre auteurs(es) pour échanger sur nos difficultés, nos inspirations et aspirations, nos expériences avec les libraires.

    C’est dans ces moments, autour d’une table chaleureuse et conviviale, que nous apprenons à mieux nous connaître, au-delà de notre passion commune pour les livres.

    Nous y retrouvons les « Auteurs du pays de Vannes » les auteurs(es) de l’AEB (association des écrivains bretons), nous réalisons nos échanges habituels de livres, savourant le plaisir de découvrir les œuvres d’autres auteurs(es) indépendants de la région.

    Lors de certains Salons, des éditeurs indépendants de la région présentent leurs collections, sur la Bretagne, ses légendes. Des conférences sont tenues sur une variété de thèmes, les plus récentes portant sur la botanique, le druidisme, les sorcières, le Grand Nord et l’Islande, sujets qui captivent plusieurs membres de notre groupe, y compris moi-même. Des expositions sont organisées, présentant des planches botaniques, des photographies, des peintures et des dessins ; de nombreux auteurs(es) illustrent leurs livres.


    Chaque année, des auteurs(es), jeunes et moins jeunes, embarquent dans l’aventure exaltante de l’écriture, de l’édition et de l’autoédition. On échange, on tente de répondre à leurs questions, en s’appuyant sur notre modeste vécu et celui de notre entourage : quelles sont les opportunités de vente lors des Salons du livre ? Lors des séances de dédicaces ? Nous débattons également des coûts d’impression et de la question cruciale : est-il préférable de se faire éditer ou de s’autoéditer ? Qu’en est-il des distributeurs ? Les réseaux sociaux, s’ils sont alimentés régulièrement, tiennent-ils leur promesse d’attirer des lecteurs ? Et quid des frais de déplacement, parfois d’hébergement ? Des cotisations à l’Urssaf ? Les jeunes auteurs adoptent souvent une approche pragmatique et précise. Ils aspirent à vivre de leur plume, mais ils s’inquiètent sur la possibilité de le faire en maintenant un budget équilibré ; beaucoup font preuve de prudence dans leurs dépenses, attitude compréhensible dans le contexte économique actuel.

    Leurs réflexions m’ont inspiré l’idée de créer des fiches détaillées pour chacun de mes livres. Prendre du recul ou changer de perspective est essentiel pour y voir plus clair. Leur fraîcheur me pousse à réévaluer mon travail et à m’interroger. Certains sont très actifs, ils s’inscrivent à des formations, participent à des ateliers d’écriture, partent en quête d’éditeurs. J’apprécie leur vision renouvelée du métier.

    Faisons-les lire, puisque la lecture est le verrou, éveillons-les à l’universalité, à l’ubiquité de l’art de raconter des histoires, car on ne transmet rien, on ne convainc de rien sans savoir non seulement compter mais aussi conter.*

    On y rencontre aussi les auteurs* établis, les reconnus, les auteurs du pays, souvent anciens enseignants de français, publiés par divers éditeurs, qui s’adressent à un lectorat déjà acquis pendant leur carrière, à des lecteurs locaux qui retrouvent leurs paysages dans leurs récits ; des lecteurs(es) fidèles, qui malheureusement, ne cherchent pas toujours à explorer de nouveaux titres ; l’expérience de ces écrivains est précieuse, même si j’ai remarqué qu’ils partagent peu leur savoir et leurs conseils, (heureusement pas tous😉).

    *J’ai délibérément utilisé le terme « auteurs » sans le féminin dans ce paragraphe, car jusqu’à présent, dans les salons littéraires que j’ai fréquentés, les invités d’honneur étaient toujours des hommes. Lorsque j’ai rencontré des autrices « célèbres », comme au Salon Livr’à Vannes, elles se sont montrées plus enclines à partager leur savoir et leur expérience. Pas de propos féministe ici, même si je défends la place des femmes dans la littérature, dans l’éducation et dans les distinctions, et que j’aimerais que leurs noms soient plus souvent mentionnés.
    Il est temps que les femmes invisibilisées redeviennent visibles, car les références sont souvent masculines, à l’exception de Colette et de Marguerite Yourcenar, de l’Académie française, mais il y en a tant d’autres. C’est comme pour les biopics, c’est presque toujours Colette, surtout son époque au music-hall, elle est tellement plus que ça. George Sand, mais pas seulement sa liaison tumultueuse avec Musset ou Chopin, elle est bien plus que cela. Et La comtesse de Ségur ? Ce serait passionnant. Vous noterez qu’il y a beaucoup plus de biopics sur les anglo-saxonnes et les américaines. (Je ne parle pas des autrices contemporaines qui ont heureusement plus de visibilité).
    Je reviendrai un de ces jours pour proposer une liste d’autrices, à ne pas oublier, et des biopics littéraires .

    Ainsi, après les Salons du livre de cet automne, je me suis intéressée pendant quelques jours aux chiffres plutôt qu’aux lettres. En déduisant les frais d’impression, les charges de l’Urssaf, les 30% alloués aux libraires, la location de voiture (le vélo étant mon moyen de transport habituel car je réside sur une île), et l’essence (lorsque le covoiturage est impossible) ; la colonne des bénéfices (de mes fiches) m’a paru bien modeste ; sans même inclure les frais d’inscription à certains Salons du livre (nous sommes souvent invités à des événements où la participation coûte seulement 5€ voir 15€, ce qui est raisonnable lorsque cela vient des auteurs(es) qui organisent, pour couvrir les dépenses des flyers, affiches et publicités) mais il y a de grands Salons du livre où la participation est très onéreuse.

    Les Marchés de Noël, souvent organisés pendant les week-ends, connaissent généralement de bonnes ventes, notamment pour les cadeaux destinés aux enfants et petits-enfants, le livre est encore perçu par beaucoup comme un bien précieux. Cependant, les frais d’inscription dans les grandes villes sont élevés, ce qui nous amène à privilégier les localités périphériques telles que : Arradon, Baden, Séné, St Avé, Île d’Arz, Le Bono, etc. Étonnement ces marchés attirent un public nombreux et enthousiaste.

    À travers cette réflexion, je ne cherche pas à justifier une dépense en particulier, mais plutôt à les cumuler pour déterminer ce qu’il me reste effectivement.


    Le cumul ?

    J’ai lu récemment le dernier livre d’ Antoine Compagnon, « La littérature, ça paye », les pages traitant de l’accumulation des bonnes choses m’ont paru très pertinentes.


    Quelques extraits de ces pages :

    « Impossible de quitter Merton sans évoquer l’une des plus belles trouvailles de ce poète des sciences sociales, ce qu’il a nommé « l’effet Matthieu » par allusion à l’Évangile selon Matthieu : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » (13, 12). L’effet Matthieu désigne l’avantage cumulatif procuré durablement par un mince écart initial, par exemple entre le dernier reçu et le premier recalé à un concours. […]


    […] Bien plus conséquent est un concours réussi à vingt ans, car il laisse toute une vie pour accumuler les avantages liés à une barre précocement franchie. C’est pourquoi, quelle qu’ait été la part du mérite, toute personne ayant passé cette barre dans sa jeunesse, se trouvant en situation de bénéficier de plusieurs décennies d’avantages cumulatifs liés à l’effet Matthieu, hérite aussi de lourdes responsabilités vis-à-vis des moins favorisés par les Parques.
    Mérite, ai-je rappelé, vient du grec méros, la « part ». Mériter, mérizô, c’est « partager », mais le verbe a encore un autre sens : « se souvenir », comme dans memor et memoria. Mériter, avoir bénéficié du mérite, impose de se souvenir. Or l’effet Matthieu, « donner à celui qui a, ôter à celui qui n’a pas », est d’autant plus puissant que l’on se situe sur un marché du type winner takes all, où le gagnant emporte toute la mise, ce qui est le cas dans le sport et le divertissement, mais aussi dans la recherche scientifique et, dans une certaine mesure, dans la culture et en littérature. […]


    […] Dans l’univers de la musique ou de la mode, l’effet Matthieu se transmue en effet superstar, car de minces différences de talent entraînent d’immenses écarts de notoriété et de revenus. Qui bénéficie d’un infime avantage initial, parfois dû à la chance, sera propulsé vers les plus hauts succès par le mécanisme des avantages cumulatifs et le principe du « gagnant rafle tout », comme les Beatles en face des autres groupes de Liverpool qui ne rencontrèrent pas leur Brian Epstein en 1961, ou Taylor Swift, première artiste du spectacle à figurer sur la liste des milliardaires de Forbes grâce à ses seules chansons (The New York Times, 3 avril 2024). […]


    […] En matière de culture, s’il ne crée pas de distorsions aussi dramatiques que dans le sport, le divertissement, la mode ou la science, l’effet Matthieu ne creuse pas moins les écarts. Entre le lauréat du prix Goncourt et ses concurrents de la dernière sélection, d’ordinaire tout aussi méritants ou déméritants, la plus-value s’élèvera à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus. Merton souhaitait que des remèdes soient trouvés afin que l’inégalité entre « the have and the have-not » dans les sciences ne devienne pas explosive. C’était aussi le propos de Bruno Racine dans son rapport de 2020 sur L’Auteur et l’acte de création : corriger l’effet Matthieu toujours grandissant entre les best-sellers et les rossignols. Pour être complet, ajoutons qu’un « effet Matilda », symétrique de l’effet Matthieu, sert à décrire le déni récurrent ou la minimisation systémique de la contribution des femmes à la science.

    Les résultats de leurs recherches ont été souvent attribués à leurs collègues masculins, comme dans le cas de Rosalind Franklin auprès de Crick et Watson pour la découverte de la structure de l’ADN, ou de Marthe Gautier pour la découverte de la trisomie 21, dont Jérôme Lejeune a revendiqué la paternité. Tout laisse à penser que l’effet Matilda s’applique aussi à la culture et à la littérature, que la lettrure paye moins pour les êtres humains de sexe féminin assigné à la naissance.


    En cette fin d’année 2024, ma collection issue de rencontres avec des auteurs(es) indépendants dans les salons littéraires s’élève à 21 titres, un chiffre modeste comparé à mes autres lectures, mais en 2 ans c’est déjà une belle découverte de ce qui s’écrit localement. Je ne suis pas certaine de vouloir et de pouvoir les lire tous, surtout qu’au dernier Salon nous étions 70 auteurs(es) 🧐 — Et je ne vous ai pas parlé des livres qu’on m’a offerts, de ceux que j’ai trouvés dans une boîte à livres, de ceux pour lesquels j’ai craqué en librairie, ni des trésors que je découvre toujours dans la bibliothèque de mes parents😊.
    Le monde regorge de personnes créatives et talentueuses. Il est vrai qu’il y a encore des monstres, mais apprenons à reconnaître les aspects positifs en cette fin d’année tumultueuse.

    Je vais m’arrêter là pour cette année, pour la bonne raison que, quand j’écris, je lis peu de romans, je me concentre principalement sur la documentation concernant les sujets de mon livre en cours. En tant qu’autrice, je m’applique à faire des recherches, de manière approfondie, sur le sujet qui me passionne ; que ce soit en histoire, en science, en géographie, en médecine, etc. je m’abstiens de lire des fictions durant le processus créatif.


    Les ventes ont été plus modestes cette année, comme je le disais en intro (excepté mon roman), surtout lors des Salons du livre (je vous raconterai les marchés de Noël dans un prochain article, il m’en reste encore quelques-uns à faire).
    Cependant les rencontres avec les auteurs(es), avec les lecteurs(es), les retours de lectures, les échanges chaleureux et la découverte d’autres univers, rendent ces instants précieux, des moments de partage et d’enrichissement mutuel.

    À condition que les frais ne dépassent pas les recettes😉🤔.

    La littérature est un besoin naturel de l’être humain que même la maladie des coûts n’anéantira pas ; la demande de littérature dans la société ne cesse de croître, comme recherche de compétence narrative et poétique, certes pour des motifs plus ou moins avouables, tels que vivre mieux et gagner plus. Les littéraires seront les derniers à s’en apercevoir, à découvrir que la littérature est toute-puissante […]



    *Les citations de cet article sont d’Antoine Compagnon, tirées de son dernier livre, La littérature, ça paye.

  • L’histoire de l’œuvre, de sa gestation

    L’histoire de l’œuvre, de sa gestation

    À vrai dire, du livre même, je n’ai pas encore écrit une ligne. Mais j’y ai déjà beaucoup travaillé. J’y pense chaque jour et sans cesse.

    J’y travaille d’une façon très curieuse, que je m’en vais vous dire : sur un carnet, je note au jour le jour l’état de ce roman dans mon esprit ; oui, c’est une sorte de journal que je tiens, comme on ferait celui d’un enfant… C’est-à-dire qu’au lieu de me contenter de résoudre, à mesure qu’elle se propose, chaque difficulté (et toute œuvre d’art n’est que la somme ou le produit des solutions d’une quantité de menues difficultés successives), chacune de ces difficultés, je l’expose, je l’étudie. Si vous voulez, ce carnet contient la critique de mon roman ; ou mieux : du roman en général.
    Songez à l’intérêt qu’aurait pour nous un semblable carnet tenu par Dickens, ou Balzac ; si nous avions le journal de l’Éducation sentimentale, ou des Frères Karamazov ! L’histoire de l’œuvre, de sa gestation ! Mais ce serait passionnant… Plus intéressant que l’œuvre elle-même…

    André Gide Journal des faux-monnayeurs

    J’ajoute des autrices aux auteurs, G.Sand, Colette, V.Woolf, J.Austen, etc.

    carnet de notes

    C’est à l’envers que se développe, assez bizarrement, mon roman. C’est-à-dire que je découvre sans cesse que ceci ou cela, qui se passait auparavant, devrait être dit. Les chapitres, ainsi, s’ajoutent, non point les uns après les autres, mais repoussant toujours plus loin celui que je pensais d’abord devoir être le premier.

    Ne pas amener trop au premier plan – ou du moins pas trop vite – les personnages les plus importants, mais les reculer, au contraire, les faire attendre. Ne pas les décrire, mais faire en sorte de forcer le lecteur à les imaginer comme il sied.

  • Une volonté sans fléchissement

    Une volonté sans fléchissement

    Le livre est un objet culte et l’édition tire profit de son aura.

    Cet article pour faire écho à une excellente série d’articles sur Marguerite Yourcenar, publiée sur Diacritik.
    Une femme, un écrivain que j’aime lire, que j’admire, pour de nombreuses raisons, pas seulement littéraires – son engagement pour la protection de l’environnement et la défense des animaux – J’aime la façon dont elle contrôle ses textes, leur interprétation, leur publication dans des revues littéraires ou des journaux.

    La manière dont elle gère une possible adaptation au cinéma des « Mémoires d’Hadrien », elle dit l’intérêt qu’elle manifeste pour ce projet mais ajoute aussitôt : « Mais je tiendrais, bien entendu, à avoir le plus complet droit de regard sur le commentaire (qui, en pareil cas, est presque toujours l’écueil), comme aussi sur les œuvres d’art et paysages choisis, ainsi que sur le style de la production » – Beaucoup d’auteurs devraient avoir cette exigence aux vus d’adaptations peu en rapport avec le contenu de leurs livres.
    Et surtout elle ne cède pas aux exigences du marché, à la toute puissance de l’éditeur, à cette mise en scène de l’écrivain, ou alors c’est elle qui décide de son angle de vue. « Au point de dégoût et d’exaspération où j’en suis, le succès, et même la publication, m’importent bien moins que la liberté. »
    Nous avons beaucoup à apprendre d’ « Une volonté sans fléchissement ».

    Le personnage de l’auteur, lui aussi, pourtant parfois décrié, reste un acteur de premier plan du culte porté au livre et de la mise en scène de l’édition par elle-même.

    *Lire l’article

    Marguerite Yourcenar
    À sa table de travail

    Dommage qu’elle ne soit plus là pour nous défendre. C’était une impitoyable critique littéraire qui poursuivait avec obstination et exigence son travail d’écriture et la défense de ses intérêts. Les auteurs ne vivent pas que d’eau fraîche, surtout qu’en ce moment la pluie se fait rare, toute publication doit être rémunérée : « Personne ne comprend mieux que moi les difficultés dans lesquelles se débat une jeune revue, et l’importance qu’il peut y avoir pour les auteurs à être publiés, même à titre bénévole, mais tout travail non rémunéré tend à obliger l’écrivain à faire ailleurs œuvre de littérature commerciale (ce qui le déclasse) ou encore à exercer pour vivre une autre profession (ce qui est parfois indispensable) et enfin, cela risque de faire la part trop belle au riche ou vaniteux amateur. »

    Je sais bien que lorsqu’elle dit « exercer une autre profession pour vivre… enlève les forces et les loisirs nécessaires pour son œuvre propre » cela peut faire sourire beaucoup d’autrices, d’auteurs, tant vivre de ce travail est difficile. Mais n’est-ce-pas plutôt un état que nous acceptons et laissons perdurer sans manifester pour un autre statut, un autre état ? Il y a beaucoup à dire et à faire en ce qui concerne le domaine de la création.

    Les figures idéalisées de l’auteur, du petit éditeur-artisan, du petit libraire oubliant d’être aussi un commerçant, gravitent autour de cette représentation pour maintenir l’édition et sa production en dehors du contexte qui est pourtant le leur aujourd’hui, celui des industries culturelles.

    *Lire l’article

    Une œuvre que nous devons lire et relire, elle était une grande conscience universelle de la liberté et de la lucidité, face à la déraison du monde.

    « En toi réside l’innocence, la malice peut-être, des créations dans leur fleur, avant que l’esprit de l’homme
    ne soit venu tout compliquer. »
  • La littérature, pour quoi faire ?

    La littérature, pour quoi faire ?

    Jane Austen

    La littérature déconcerte, dérange, déroute, dépayse plus que les discours philosophique, sociologique ou psychologique, parce qu’elle fait appel aux émotions et à l’empathie. Ainsi parcourt-elle des régions de l’expérience que les autres discours négligent, mais que la fiction reconnaît dans leur détail.

    Extrait de « La littérature, pour quoi faire ? » – Leçon inaugurale prononcée le jeudi 30 novembre 2006 par Antoine Compagnon


    Si vous avez envie d’aller plus loin dans la lecture :
    Extrait du discours

    ÉCRIRE – LIRE ;
    DONNER – RECEVOIR ;
    IMAGINER – VIVRE ;
    suivre le fil, ce lien invisible, magique…

    lectrice

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  • À tout Jamais – Simone de Beauvoir…

    À tout Jamais – Simone de Beauvoir…

    Je suis un intellectuel. Ça m’agace qu’on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l’air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles.


    Une femme libre est exactement le contraire d’une femme légère.


    L’amour maternel n’a rien de naturel.


    La femme est vouée à l’immoralité parce que la morale consiste pour elle à incarner une inhumaine entité : la femme forte, la mère admirable, l’honnête femme etc.


    La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux.


    — Simone de Beauvoir

    Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai beaucoup aimé ses écrits, sa liberté d’expression, sa force, sa modernité, son engagement, j’ai découvert ses livres à l’internat, ils m’ont ouvert bien des portes à un moment où je me posais tant de questions sur le monde… Aujourd’hui elle m’épaule encore avec une phrase cueillie entre les pages cornées de l’un ou l’autre de ses livres ; ils ne quittent pas souvent ma table de chevet.
    Des écrits qu’elle a semés durant toute sa vie, comme des petits cailloux qui éclairent le chemin…Merci.