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  • L’été brûlant d’une artiste

    L’été brûlant d’une artiste

    Après un premier tome vibrant dans l’effervescence de la ville de Nantes, l’héroïne, une artiste peintre, mère de trois enfants, se retrouve à un carrefour de vie. Séparée de son conjoint et confrontée à un revers professionnel, elle est contrainte de retourner dans la demeure familiale, là où les tensions avec ses parents, figures de la haute bourgeoisie, sont palpables.


    Le voyage continue au bord du lac d’Annecy


    Dans le premier tome nous avons découvert une artiste confrontée à une crise d’amnésie, des secrets de famille longtemps dissimulés et la force de l’amitié féminine. Ces éléments ont tissé la toile d’une histoire riche et intrigante, où chaque souvenir retrouvé et chaque vérité dévoilée nous a tenus en haleine.


    Un retour aux racines plein de défis

    La chaleur étouffante des non-dits familiaux

    Louison doit naviguer dans les eaux troubles des relations familiales, tout en cherchant à se redéfinir en tant qu’artiste et mère.


    Un cadre idyllique pour une histoire poignante

    Le lac d’Annecy, avec sa tranquillité apparente, contraste avec la tourmente intérieure de l’héroïne. L’histoire explore la dynamique complexe entre l’indépendance d’une femme contemporaine et les attentes traditionnelles d’une famille aristocratique. Préparez vous à être emporté dans un tourbillon d’émotions, de révélations et de résilience. Des personnages authentiques et des intrigues qui résonnent avec la vie d’aujourd’hui.


    • La crise d’amnésie pourrait-elle resurgir ou révéler de nouveaux secrets ?
    • Comment les amitiés féminines soutiennent-elles l’héroïne dans son retour à la demeure familiale ?
    • La sœur de Louison est-elle vraiment ce qu’elle laisse paraître ?
    • Et ces personnages inattendus, surprenants et nouveaux, mais liés à Louison par le passé, vont-ils réveiller ses souvenirs oubliés ?

    Le tome II sera bientôt disponible.


    Articles autour du roman

    Ma plume est en Savoie

    Il y a des genres et des degrés de solitude. Une île au milieu d’un lac, c’est un genre de solitude ; mais les lacs ont des bateaux, et on peut toujours espérer une visite.…

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  • Ma plume est en Savoie

    Ma plume est en Savoie

    Il y a des genres et des degrés de solitude. Une île au milieu d’un lac, c’est un genre de solitude ; mais les lacs ont des bateaux, et on peut toujours espérer une visite.

    Aldo Leopold

    En ce moment ma plume est en Haute-Savoie, sur la rive Est du Lac d’Annecy, où Louison, l’héroïne de mon roman : « Les souvenirs oubliés sont-ils perdus à jamais », a retrouvé sa famille. C’est l’été, elle vient de tout quitter et de faire 800 km sous une chaleur torride. Elle s’installe dans un chalet prêté par ses parents, les enfants randonnent et se baignent, surveillés par les hautes montagnes sentinelles. Luxe, calme et volupté… sur la riviera alpine… Une scène qui ressemble à une belle carte postale, mais comme vous le savez, il ne faut pas se fier aux apparences.

    Talloires

    Va-t-elle retrouver la mémoire de ses années d’adolescence ? Comprendre ce qui s’est passé l’été de ses 17 ans ? Vous le saurez en lisant le Tome II, qui attend l’été – des températures plus agréables – pour mettre le nez dehors.

    Il y a une différence de température avec les -3° que nous avons eus en janvier, un des privilèges de la création, changer de vie et de paysage…

    Lac d’Annecy

    Pour terminer ce tome II, je passe l’hiver à l’écart du monde, sous la présence tutélaire de la nature. Dans une étroite connivence avec l’île où je vis, bout de terre entourée d’eau, peuplée d’arbres, de pierres, de lagunes, de longues bandes de sable et d’algues, traversée par les vents et la pluie, par les bernaches venues de Sibérie, j’observe le passage de la saison. Complètement isolée ? Quand on écrit un roman on reste au cœur de la vie, avec densité, je vogue sur un fleuve parallèle au flux quotidien, une navigation qui me donne de la visibilité. Un roman englobe tout ce qui existe mais il ne se résume pas à la réalité, il tente de montrer l’essence de l’existence qui ne se saisit pas dans le flux de la vie ordinaire. Il est intemporel.

    Hiverner ou Hiberner

    Immobilité pendant quelques mois.
    L’ours n’hiberne pas, il hiverne. Son sommeil léger peut être entrecoupé d’éveils.
    Hiverner s’emploie à propos d’animaux qui passent l’hiver dans un lieu plus tempéré, à l’abri des intempéries, leur métabolisme est profondément ralenti, mais pas léthargique.
    La marmotte, le hérisson, la chauve-souris, la grenouille, la tortue peinte, l’engoulevent de Nuttall, le lémurien, le loir, etc. hibernent.
    Hiberner s’emploie à propos de certains animaux pour signifier qu’ils passent l’hiver dans un état d’engourdissement ou de profonde léthargie.

    Pierre Bonnard

    Si j’ai bien compris la différence entre hiberner et hiverner, je dirai que j’hiverne, à ma façon. Longues heures d’écriture entrecoupées de marches sur les chemins côtiers en compagnie de mon ki (chien).
    Mes alter ego fictifs ne me laissent pas dormir plus qu’il ne faut, ils sont plein d’énergie, passionnés, imprévisibles, des scènes inattendues surgissent et m’emmènent parfois tard dans la nuit. Je reste à l’écoute, entre maîtrise et abandon.

    Les jeux favoris de la nature : la recette de la créativité. La nécessité seule n’engendre que de la monotonie, le hasard seul n’engendre que du fouillis. La nature joue sur les deux tableaux. Elle associe le hasard et la nécessité pour fabriquer
    des œuvres toujours plus structurées.

    Hubert Reeves

    J’aime vivre cet instant de création, d’invention, approcher d’autres vies, tenter de comprendre ces « autres » qui m’entourent. C’est une grande jouissance de vivre pendant plusieurs mois la vie de quelqu’un d’autre. Essayer de dire son intériorité, chercher le frémissement invisible, regarder au-delà.

    Henri Lebasque

    Des personnages apparaissent en filigranes du destin de Louison. Quand des personnages s’incarnent, quand on les rencontre, les suites sont inépuisables. D’autres personnages autour d’eux peuvent devenir des personnages principaux. Aurais-je assez d’une vie pour les raconter ?
    Ce n’est pas toujours paisible, l’écriture demande une énergie considérable, c’est une bataille avec soi-même. Une manière d’essayer de comprendre la vie, la mort, pourquoi sommes-nous là ? Quel sens donner à l’existence ?
    Ce que j’ai appris sur les hommes et le monde je l’ai appris dans les grands romans.

    Écrire un roman c’est une aventure — c’est une hypothèque consentie pour des mois, pour des années quelquefois — sur votre tranquillité, sur votre insouciance : on a toujours l’esprit plus ou moins occupé.

    Écrire m’aide à vivre, à réenchanter le monde. Ce n’est pas un refuge ni une échappatoire mais la possibilité de trouver quelque chose qui fasse sens face aux troubles, aux égarements de notre époque. Les artistes que j’aime et qui m’aident à surmonter les problèmes de l’existence, sont ceux qui transforment l’ombre en lumière. La beauté et la poésie sont des résistances possibles.

    R.Wouters

    Au milieu de la maison, dans la lumière de la fenêtre, assise à mon bureau ou plutôt accrochée à ma table comme l’huître à son rocher, entourée de livres, de papiers, de chapitres, d’images et de stylos, j’explore de nouveaux territoires narratifs, l’écriture de ce roman en diptyque m’apprend beaucoup.

    Tandem stylo-carnet

    Début janvier mon ordinateur a – lui aussi – décidé d’hiberner, mais pour longtemps, la carte-mère a lâché. Avant de me précipiter sur une nouvelle machine, j’en profite pour reprendre l’écriture à la plume, au stylo-plume précisément. C’est plaisant et inspirant.


    Courbes, arabesques, espaces libres, ma plume glisse avec douceur sur le papier et j’assiste à la naissance de phrases qui échappent à ma volonté, des mots s’inscrivent malgré moi sur la feuille. Ces lignes deviennent paragraphes, certains m’apprennent ce que je ne savais pas, la plume me guide.

    Je suis ravie de ce contact avec le papier, j’aime l’odeur de l’encre fraîche, je remarque que l’utilisation du stylo plume améliore ma concentration et ma créativité, il m’offre une sensation plus personnelle et intime de mon travail. Et, ce qui n’est pas négligeable, avec cet outil j’ai une meilleure posture.

    L’écriture est un dessin, souvent un portrait, presque toujours une révélation.

    Colette

    R.Wouters

    Quand j’arrive au bout d’un long cheminement, j’emprunte l’ordinateur de mon compagnon, pour réviser, épurer, corriger. Comme instrument de création, le stylo plume est parfait, mais comme instrument de correction la machine est très utile.

    J’aime bien l’idée de la littérature comme un océan, dans lequel chaque livre, qu’il soit publié ou qu’il reste inédit, est pareil à une bouteille à la mer, lancée au hasard des vents et des courants, et qui porte parfois son message à l’autre bout du monde ou à l’autre bout du temps.

    J.M.G. Le Clézio

  • Souviens toi…

    Souviens toi…

    Lorsque j’étais enfant et que mon regard se perdait dans le lointain j’imaginais ma vie plus tard, assise là-haut tout près de l’horizon. À cet instant je pensais que ce haut point du ciel serait à ma portée avec quelques années de plus, je pensais que la grande personne que j’allais devenir atteindrait rapidement ce zénith si lumineux, si attirant.
    Comme je me trompais…

    — Marie an Avel

    Photographie à la une – Alice rêve ©Marie an Avel

  • Humeur d’automne

    Humeur d’automne

    automne

    Ça fait plaisir d’écrire de nouveaux articles, c’est comme si on continuait une conversation.
    J’espère que vous avez passé de bonnes vacances, le soleil d’été s’est beaucoup plu en notre compagnie cette année et c’est un compagnon chaleureux. Après les torrides températures de ces dernières semaines on regarde avec plaisir les premières couleurs de l’automne… L’air redevient respirable et la nature si sèche étanche un peu sa soif. D’ici j’entends la mer, la grande marée vient clapoter contre le muret de pierre ; le vent danse à nouveau dans le feuillage rafraîchi par quelques ondées, comme presque toutes les filles d’Arvor, ce climat maritime me convient plutôt bien.

    La rentrée de septembre, les feuilles des arbres se teintent d’or et de pourpre, le sentier commence à ressembler à ce chemin que je foulais chaque soir en compagnie de mes amis au retour du collège, nous riions à gorge déployée en nous moquant gentiment de nos nouveaux professeurs avec une envie de traîner le plus longtemps possible ensemble, une halte magique…

    Cette saison me donne toujours envie d’acheter des crayons de couleur et de nouveaux carnets.

    Je ne vais plus au collège depuis longtemps mais il y a toujours des papiers et des crayons épars sur mon bureau et puis surtout il y a ce nouvel occupant qui trône au milieu, ce cher ordinateur sans qui je ne pourrais pas partager mes articles.

    21 Septembre, je suis toujours sur l’écriture de mon premier roman…

    J’ai encore un peu de travail avant de le terminer tout à fait, la troisième partie n’est pas encore achevée. Lorsque je m’essouffle, j’ouvre un des livres posé à côté de moi ; je suis tombée sur ce passage de Julien Gracq que j’avais noté dans le coin de la page. Il répond merveilleusement à certaines de mes interrogations. Comment le dire autrement… Belle saison à vous qui passez…

    « Adorable fantôme qui m’a séduit, lève ton voile ! » supplie le faiseur de romans – mais la muette apparition lui met en mains un porte-plume.

    Le roman ne vit que par le genre de liberté que lui donne le langage, utilisé selon ses vrais pouvoirs, mais il n’est tiré du néant que par la contrainte qu’impose de bout en bout au romancier une image exigeante, une obsession non entièrement littéraire dans sa nature.


    Je pense – et j’ai écrit – que tout livre pousse (en bonne partie) sur d’autres livres. Le besoin chimérique, qui démange beaucoup de « créateurs » de ne se sentir redevables en rien à la littérature qui les a précédés, ne m’obsède en aucune façon. Le monde et la bibliothèque font partie à titre égal des éléments auxquels je me réfère, quand j’écris, et je ne ferai jamais preuve d’aucune fausse honte à ce sujet. Fictions et réflexions de lecture se sont d’ailleurs dès le début toujours enlacées plus ou moins étroitement dans la série de mes livres. Mais cela n’est possible qu’à condition de laisser de côté la « science de la littérature » et de ne lire qu’en fonction de ce qui, pour vous, dans les livres, vit réellement. Je ne m’occupe que de mes préférences. La littérature n’est pas ingrate envers qui entretient ce commerce chaleureux avec elle.

    — Julien Gracq – En lisant en écrivant

  • Dans le cercle magique !

    Dans le cercle magique !

    Ils peignent des panoramas ; l’art est de faire un tableau. Étudier d’abord le point d’où doit affluer la lumière ; toutes les ombres en dépendent. Chaque figure repose et s’appuie sur son ombre.

    André Gide

    Que fais-tu en ce moment ?

    J’écris une histoire qui me fait voyager, qui me fait rêver… Une histoire qui me fait bondir hors de moi aussi et trépigner…

    Une histoire qui met en branle ma vie intérieure… Elle fait monter l’adrénaline, ouvre des portes qui jusque-là m’étaient invisibles, elle m’emporte au pays des rêves, de l’amour, du savoir… Je préfère m’isoler un peu – une solitude librement consentie – en ce moment c’est un véritable champ de bataille dans ma tête et si ce n’était que dans ma tête…
    En effet, je ne viens pas souvent par ici. Je reste de nombreux jours, parfois des semaines sans écrire rien d’autre que ce qui concerne cette histoire ; je ne cesse de penser à ce roman, je le malaxe, je le pétris. Tout ce que je vois, tout ce que j’apprends, tout ce que je lis d’intéressant, tout ce qui m’advient, je voudrais le faire entrer dans le manuscrit ou du moins m’en servir pour l’enrichir.

    Je relis certains passages et je me rends compte que j’ai fait fausse route,
    alors je repars en amont.

    J’inscris sur des fiches ce qui peut servir à mes personnages : fragments de dialogues, citations, extraits de lecture, illumination soudaine, réplique entendue dans une conversation, découpages de photos, d’articles. Tout ce qui peut m’aider à les dessiner, à les capter au plus près… Je suis dans le cercle magique, dans une bulle, un refuge, parfois un labyrinthe.
    J’observe, j’écoute…

    J’essaie d’écouter avec l’oreille de l’âme, n’est-ce-pas la mission des histoires ? Lorsque je remonte à la surface, mes questionnements s’affinent et ne laissent plus de place à la rêverie, je dois prendre des décisions fermes.

    Je n’écris pas vraiment des romans au sens classique du terme, plutôt des choses un peu bancales, des sortes de rêveries qui relèvent de l’imaginaire.

    Patrick Modiano

    en ce moment
    Faire le dernier km, le plus difficile, ne pas se laisser impressionner par les intempéries.

    Que m’est-il arrivé ?

    Je l’ai dit trop tôt, « j’ai presque terminé ! », je l’ai redit… Puis les jours, les semaines, les mois ont passé. J’ai été trop sûre de moi, pas assez attentive aux affres de la création.
    Par moments je vais jusqu’à me persuader que ce livre est ridicule, sans intérêt. Pourtant, « Si ce n’est toi, qui le feras ? »

    formule-magique
    Je cherche la question, les bonnes questions, je sais qu’elles sont les clefs qui ouvrent les bonnes portes pour continuer…
    « Sésame, ouvre-toi »

    Il faut connaître les bonnes formules magiques pour ne pas rester accablé par la charge de travail qui paraît certains jours « infinie ». Quelques « abracadabra » bien prononcés me permettent de poursuivre mon objectif, d’échapper à la fatigue et au découragement.
    Comment ça marche ?
    Il y a cette petite voix sournoise qui me dit : « Tu ne termines jamais ce que tu entreprends », avant qu’elle ne s’insinue trop profondément et me mine pour la journée, je dis la formule magique : « Je termine pas mal de choses » et je sors ma longue liste retentissante de projets aboutis. Je suis devenue une farouche résistante face aux assauts des tourmenteurs et des pompeurs d’énergie.

    J’aboutis un cycle entrecoupé qui dure depuis presque deux ans. Mais pour être en ce moment dans le cercle magique, je me dis que cela en valait la peine – j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup pâti. Et ce n’est pas fini…

    Seuls ceux qui se risqueront à peut-être aller trop loin sauront jusqu’où il est possible d’aller.

    T.S Eliot

    Image à la une & Dessins ©Valériane LeBlond