Ils peignent des panoramas ; l’art est de faire un tableau. Étudier d’abord le point d’où doit affluer la lumière ; toutes les ombres en dépendent. Chaque figure repose et s’appuie sur son ombre.
André Gide
Que fais-tu en ce moment ?
J’écris une histoire qui me fait voyager, qui me fait rêver… Une histoire qui me fait bondir hors de moi aussi et trépigner…

Une histoire qui met en branle ma vie intérieure… Elle fait monter l’adrénaline, ouvre des portes qui jusque-là m’étaient invisibles, elle m’emporte au pays des rêves, de l’amour, du savoir… Je préfère m’isoler un peu – une solitude librement consentie – en ce moment c’est un véritable champ de bataille dans ma tête et si ce n’était que dans ma tête…
En effet, je ne viens pas souvent par ici. Je reste de nombreux jours, parfois des semaines sans écrire rien d’autre que ce qui concerne cette histoire ; je ne cesse de penser à ce roman, je le malaxe, je le pétris. Tout ce que je vois, tout ce que j’apprends, tout ce que je lis d’intéressant, tout ce qui m’advient, je voudrais le faire entrer dans le manuscrit ou du moins m’en servir pour l’enrichir.

alors je repars en amont.
J’inscris sur des fiches ce qui peut servir à mes personnages : fragments de dialogues, citations, extraits de lecture, illumination soudaine, réplique entendue dans une conversation, découpages de photos, d’articles. Tout ce qui peut m’aider à les dessiner, à les capter au plus près… Je suis dans le cercle magique, dans une bulle, un refuge, parfois un labyrinthe.
J’observe, j’écoute…
J’essaie d’écouter avec l’oreille de l’âme, n’est-ce-pas la mission des histoires ? Lorsque je remonte à la surface, mes questionnements s’affinent et ne laissent plus de place à la rêverie, je dois prendre des décisions fermes.
Je n’écris pas vraiment des romans au sens classique du terme, plutôt des choses un peu bancales, des sortes de rêveries qui relèvent de l’imaginaire.
Patrick Modiano

Que m’est-il arrivé ?
Je l’ai dit trop tôt, « j’ai presque terminé ! », je l’ai redit… Puis les jours, les semaines, les mois ont passé. J’ai été trop sûre de moi, pas assez attentive aux affres de la création.
Par moments je vais jusqu’à me persuader que ce livre est ridicule, sans intérêt. Pourtant, « Si ce n’est toi, qui le feras ? »

« Sésame, ouvre-toi »
Il faut connaître les bonnes formules magiques pour ne pas rester accablé par la charge de travail qui paraît certains jours « infinie ». Quelques « abracadabra » bien prononcés me permettent de poursuivre mon objectif, d’échapper à la fatigue et au découragement.
Comment ça marche ?
Il y a cette petite voix sournoise qui me dit : « Tu ne termines jamais ce que tu entreprends », avant qu’elle ne s’insinue trop profondément et me mine pour la journée, je dis la formule magique : « Je termine pas mal de choses » et je sors ma longue liste retentissante de projets aboutis. Je suis devenue une farouche résistante face aux assauts des tourmenteurs et des pompeurs d’énergie.
J’aboutis un cycle entrecoupé qui dure depuis presque deux ans. Mais pour être en ce moment dans le cercle magique, je me dis que cela en valait la peine – j’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup pâti. Et ce n’est pas fini…
Seuls ceux qui se risqueront à peut-être aller trop loin sauront jusqu’où il est possible d’aller.
T.S Eliot

Image à la une & Dessins ©Valériane LeBlond
Votre chemin est tracé, suivez votre inspiration, je suis sûre que vous arriverez là où vous voulez aller.
Bonne continuation, et au plaisir de vous lire de nouveau:)
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Merci pour votre message encourageant. Je vais l’ajouter à mes formules magiques… Bonne journée !
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