Le Poète est semblable au prince des nuées
Charles Baudelaire, L’albatros
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
© Photographies de Marie an Avel

Le Poète est semblable au prince des nuées
Charles Baudelaire, L’albatros
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
© Photographies de Marie an Avel

Le silence est la ressource de ceux qui reconnaissent de la noblesse au langage.
— Yves Bonnefoy

J’ai regardé le jour se parer de nuit, j’ai vu évoluer les sublimes dégradés du soleil en son déclin, l’orangé sanguin virant imperceptiblement au bleu glacier sur le tranchant de l’horizon, j’ai écouté la mer réclamer inlassablement le silence : chut, chut, chut.
William Boyd
Photo©Marieanavel

Assez des ordres inaudibles donnés par quelques tyrans, du haut de leurs tours de contrôle ! Les remparts et portes se brisent, assez facilement. Les citadelles, les places fortes, les camps retranchés ne résistent pas longtemps.
J.M.G Le Clézio, Haï
© Image du film « À la croisée des mondes »

J’errais solitaire nuage,
Qui vogue haut sur monts et vaux,
Quand d’un coup je vis une foule,
Un essaim dansant de jonquilles ;
Le long du lac et sous les arbres,
Dix mille dansant dans la brise.
Près d’elles les vagues dansaient,
Mais brillaient moins qu’elles n’étaient gaies ;
Ravi ne peut qu’être un poète
En si riante compagnie :
Je scrutai, scrutai, sans savoir
Quel trésor leur vue me confiait :
Car souvent lorsque je m’allonge
Que je sois rêveur ou pensif,
Elles brillent pour l’œil intérieur,
Félicité des solitaires,
Et de plaisir mon cœur s’emplit
Et danse parmi les jonquilles.
— W.Wordsworth, (1807)
Traduit de l’anglais par ©Maxime Durisotti




L’immobilité, les éclairs sur le lac, lire, bosser, dormir, écouter du Bach, les appuis faciaux, corriger des pages en sabrant des adjectifs voilà ma vie. Sédentaire avec la même passion que j’étais voyageur. […] Vous voyez, bernard-l’ermite, escargot, j’ai cette maison dans les os, et ce soir je ne peux parler que de ça. Peut-être qu’écrire n’est jamais que cela, en fin de compte : déblayer. Pourquoi respecter cette activité dans le domaine intellectuel et la mépriser dans le monde matériel ? Bachelard, dans La Poétique de l’espace, évoque : « l’accroissement de valeur d’intimité quand une maison est attaquée par l’hiver ».
— Mona Chollet