Il y a 100 ans, la République adoptait une loi qui marquait le couronnement du processus de laïcisation qu’elle avait commencé vingt-cinq ans plus tôt. C’est cette loi de séparation des Églises et de l’État qui a permis, par les libertés fondamentales qu’elle a affirmées, un « vivre ensemble » plus harmonieux.
Que reste-t-il de la loi de 1905 ?
La laïcité désigne la séparation des pouvoirs entre l’État et les religions. Elle est affirmée en France par la loi de 1905 qui reconnaît et protège la liberté de culte mais limite l’intrusion de la religion dans les affaires publiques. L’État ne doit, normalement, subventionner aucun culte. La laïcité est à l’œuvre de diverses manières dans toutes les démocraties.
Sommes-nous toujours un pays laïque ? Méthodiquement, le législateur a détricoté la loi de séparation des églises et de l’État, suivi par le Conseil d’État. Aujourd’hui, il est permis de considérer, en dehors de toute haine et de tout racisme, que la séparation des églises et de l’État se trouve extrêmement réduite avec tous les risques que cela comporte à une époque de montée des périls religieux.
Le principe de séparation fonde, à la fois, la citoyenneté et le Pacte républicain.
«Si un groupe de gens est prêt à vous tuer parce que vous avez dit quelque chose, il est alors presque certain que ce quelque chose doit être dit, parce que sinon, les personnes violentes ont un droit de veto sur la civilisation démocratique, et si elles gagnent ce droit, il n’y a plus de civilisation démocratique.» R.D du NYT
Hors d’un État laïque, respectueux du pluralisme et des convictions des citoyens, la liberté de conscience et les libertés de religions sont des libertés compromises, voire menacées.
Passionnée de lecture depuis longtemps, j’ai amassé tant de livres qu’ils envahissent mon espace vital. Cela m’est devenu évident lors du récent déménagement, d’autant que nous réduisons notre espace de vie de 110 m² à 60m².
Une question s’est rapidement posée : comment ranger les livres sans qu’ils envahissent tout l’espace ? Puis vint le temps des cartons, des cartons de livres, nombreux et pesants. Enfin il fallut assumer le regard accusateur, malgré un petit sourire en coin, de ceux qui aident gentiment au déménagement : — Un autre carton de livres ? De revues ? — Euh, oui, mais celui-ci est moins chargé… Conclusion n° 1 de ces derniers jours, ceux qui aiment les livres sont des bourreaux pour leurs copains déménageurs.
D’où mes questionnements :
La place des livres dans ma vie, dans ma maison ? Bien entendu je ne parle pas ici de caravane, de yourte, de tipi ou autre. Malheureusement, apprécier les livres et les bibliothèques nécessite souvent de vastes espaces de vie, des demeures généreuses, de grands appartements, de l’espace et des installations adéquates, ce qui implique des ressources financières, surtout avec les loyers exorbitants d’aujourd’hui, particulièrement en milieu urbain.
Quelle est la place d’une maison dans ma vie ? Est-il possible d’aimer la lecture tout en étant nomade ? Comment concilier un mode de vie nomade ou de locataire, qui ressemble à une envie constante de mouvement comme la mienne, avec la passion pour la lecture, les livres, le papier, sans surcharger les amis déménageurs ? Sans devoir occuper un logement de 150 m² avec un loyer exorbitant. Conclusion n°2, pour posséder une belle bibliothèque, accessible et facile à organiser, il est nécessaire d’avoir de l’espace, ce qui est souvent synonyme de coût élevé.
Vivre à l’intérieur ou à l’extérieur ? Privilégier l’espace fermé ou l’espace ouvert ?
Je me questionne, bien que j’aie déjà choisi le petit logement. Modeste à l’intérieur, grandiose à l’extérieur ; à quelques pas de la mer, avec vue sur des champs où vivent quelques vaches, des faisans et des lapins en liberté, non loin de lagunes accueillant parfois un couple de cygnes, un héron et des aigrettes. J’écris depuis la terrasse où le soleil brille, en compagnie d’un ravissant rouge-gorge, d’un pinson et de quelques mésanges qui gazouillent gaiement leur avis sur la question. Habituellement encline à l’interrogation et à la réflexion approfondie avant toute décision, cette fois, sans hésitation, le jardin et la maisonnette ouverte sur le ciel et la nature ont eu ma faveur.
Que faire de ma passion pour les livres ? Je suis consciente que nos déménagements ne sont pas terminés. De plus, j’ai l’intention de réaliser un jour mon projet de longue date, partir quelques mois avec un sac à dos, un crayon et de quoi lire. Ayant récemment décidé de publier mes textes en ligne au format ebook, je vais acquérir une liseuse. Cela serait plus professionnel de visualiser mes livres comme le font les lecteurs. C’est décidé, je franchis le pas. Ce n’est pas un grand saut, je me prépare mentalement depuis un moment (j’ai pesté contre le poids de certains livres cette année, leur rigidité, surtout le soir après une journée épuisante).
Je conserve des livres qui me sont chers depuis longtemps, tels que les recueils de poésie, les contes illustrés, les albums photos et les livres d’art. Pour les romans classiques et les nouveautés, je préfère les lire sur une liseuse. En préparation pour le déménagement, j’ai effectué un grand tri, y compris un nettoyage de la poussière, et j’ai donné ou vendu certains ouvrages que je pensais relire un jour, un jour peut-être…
Je vais attendre encore un peu avant d’investir dans une liseuse, car les frais de déménagement n’ont pas diminué au fil des ans. Cependant, dès que j’aurai fait l’expérience, je partagerai mon avis. Bon, à bientôt, un rayon de soleil m’invite à sortir…
PS : Il ne faut pas oublier les bibliothèques et les médiathèques, des endroits merveilleux pour ceux qui aiment lire, sans pour autant posséder immédiatement les livres qu’ils consultent.
Benjamin l’aîné d’une adorable fratrie plutôt décalée en a également la charge puisque leur mère a le don de partir à chaque fois qu’elle tombe amoureuse, laissant tous ses enfants sous son entière responsabilité. Benjamin prend son rôle de soutien de famille très à cœur même s’il passe pour un imaginatif lunaire et rêveur, il a le don de transformer la réalité en un délire coloré pour le plus grand plaisir de toute sa tribu ; c’est un magnifique raconteur d’histoire.
Mais il a aussi un travail sérieux et rémunérateur (il est vrai un peu particulier), il est « responsable technique » dans un grand magasin. Non, en réalité il est « bouc émissaire » du service après vente : il est payé pour prendre de copieuses engueulades lorsqu’un client vient se plaindre. On assiste à un défilé d’irrésistibles scènes comiques et une galerie de portraits remarquablement choisis, tout cela dans le but que le client ne porte pas plainte.
Au milieu de ce quotidien qui ne manque pas de fantaisie, de mystérieuses explosions sévissent dans le magasin, faisant plusieurs victimes. Benjamin qui se trouve à chaque fois non loin de la catastrophe va devoir une nouvelle fois faire le bouc émissaire. Mais là l’affaire n’est plus du tout comique. Grâce à une journaliste têtue et énergique, et qui n’a pas l’intention de s’en laisser conter, il va malgré lui se lancer dans une enquête et avec son aide essayer de prouver son innocence.
Pour se faire, l’ensemble de la tribu familiale va participer activement, créant des situations cocasses et touchantes.
Un délice, un régal, un film de pur plaisir, la magie du film nous emporte .
Raphaël Personnaz en benjamin lunaire est très drôle. On croit sans sourciller à sa fantaisie et à son drôle de métier de bouc émissaire. C’est la grande idée du livre et le film en garde toute la saveur.
L’exubérance de la tribu Maulaussène est la face lumineuse du récit. Le coté sombre, les attentats sanglants et les disparitions d’enfants sont relégués à l’arrière-plan. Cependant l’ombre est bien présente. Est-il réellement nécessaire d’en montrer plus pour comprendre l’histoire. Le réalisateur a réussi à faire passer le message sans alourdir le propos et ouvre ainsi le film à un grand nombre de spectateurs. C’est une grande réussite.
J’ai souri, éclaté de rire, je me suis amusé, j’ai déjà envie de revoir le film et de le partager. Il y a une belle énergie de la part des comédiens, tous parfaits dans leurs rôles, une grande drôlerie et un charme incontournable des enfants. Une famille excentrique, débordante de fraîcheur et de charme, une famille solidaire, forte, pleine de cet amour qui donne des ailes à la vie (même si tout n’est pas si rose et que les ogres ne sont jamais loin…). Un bol de fraîcheur que je reprendrais bien chaque matin. Nicolas Bary a choisi de mettre en avant le bonheur, les « Ogres » ont eu la deuxième place. Un metteur en scène qui mise sur la joie et la fantaisie dans nos salles de cinéma remplis d’hémoglobine et de violence, je lui fais ma révérence.
Au bonheur des Ogres, roman de Daniel Pennac paru en 1985 chez Gallimard , est le premier livre mettant en scène la famille Malaussène. Cette famille bien étrange sur plusieurs aspects est surtout liée par un amour inconditionnel de ses membres les uns pour les autres, même si cela se passe dans un environnement farfelu. L’écriture de Daniel Pennac est un vrai plaisir. À chacune de ses pages, on sourit d’attendrissement pour les différents protagonistes, on sourit de plaisir tellement les jeux de mots sont drôles, on éclate de rire tellement les situations sont cocasses. Au Bonheur des Ogres est un concentré de fantaisie, de loufoquerie, un roman absolument captivant.