Catégorie : Dans les marges

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  • Le premier vote des femmes françaises – 29 avril 1945

    Le premier vote des femmes françaises – 29 avril 1945

    Le 21 Avril 1944


    Le droit de vote est accordé aux femmes mais il n’est utilisé que le 29 Avril 1945 pour les élections municipales.
    29 avril 1945 : Les Françaises votent donc pour la première fois. 
    C’était il n’y a pas si longtemps… Pourtant ces acquis sont plus précoces dans les pays anglo-saxons et dans le Nord de l’Europe, dont le droit est plus libéral. Dès le début des années vingt, les droits politiques des femmes sont instaurés dans tous les pays scandinaves, en Australie (1901), en Irlande (1918), en Allemagne (1919), puis au Royaume-Uni (1928).

    Après avoir vu le film remarquable, émouvant, surprenant, « Les Suffragettes »,  j’ai voulu en savoir plus sur les droits des femmes dans notre pays, puisque le film parle surtout du combat des anglaises. Je me suis rendu compte en le visionnant que je ne m’étais pas posé beaucoup de questions sur l’évolution des droits de la femme en France ; sur la réelle difficulté d’obtenir des droits qui paraissent aujourd’hui légitimes, sur les batailles  douloureuses qu’elles ont dues endurer face à un patriarcat tout puissant ;  je possède les mêmes droits que les hommes depuis ma naissance comme un bien qui m’a toujours semblé « normal, légitime ». Pourtant…


    J’ai acheté le livre numérique : Le droit de vote des femmes en France – Un événement clé passé sous silence de Rémi Spinassou dans la collection 50 minutes. Un livre court mais bien documenté et qui résume parfaitement l’évolution de ces droits. Pour celles et ceux que ça intéresse j’ai noté ci-dessous les passages qui m’ont le plus fait prendre conscience de la valeur de cette liberté (si difficilement gagnée).
    Ces mots déposés ici, un 29 avril, pour la protéger encore et toujours (cette liberté) de tous ceux qui voudraient la remettre en question aujourd’hui.

    Les actrices Carrey Mulligan, Brendan Gleeson et Helena Bonham Carter sont remarquables dans le film – Il est bon parfois de revoir le passé (si proche) pour connaître et comprendre le combat de ces femmes pour « nôtre » liberté. Des droits durement acquis… ne jamais oublier…


    Flora tristan
    Flora Tristan

    Mes Notes sur le livre  : Le droit de vote des femmes en France : Un événement clé passé sous silence
    En France, si la Révolution est le théâtre de débats importants sur la citoyenneté et le suffrage universel, il est rapidement admis que ces droits ne doivent concerner que les hommes. C’est Flora Tristan (féministe et socialiste française, 1803-1844), pour qui la défense des droits des femmes va de pair avec celle de la cause ouvrière, qui incarne le mieux le militantisme féminin de l’époque. George Sand (1804-1876), alors considérée comme l’incarnation même de la femme libre et indépendante, prend ses distances avec ces revendications, considérant que la priorité doit être donnée aux droits civils (droit au travail, au divorce, à l’éducation, etc.) et non aux droits politiques. (Ne serait-ce pas parce qu’ayant des moyens financiers non négligeables elle peut vivre sa liberté sans trop de soucis) . L’Assemblée nationale votera  plusieurs fois à la quasi-unanimité le droit de vote pour les femmes, mais le Sénat rejettera le projet.

    Emmeline Pankhurst

    En 1903, Emmeline Pankhurst (1858-1928) fonde l’Union politique et sociale des femmes. Les événements prennent une tournure dramatique en 1913, lors d’une course hippique à Epsom, quand la suffragette Emily Davison (1872-1913) pénètre sur la piste et se fait heurter par un cheval appartenant au roi George V (1865-1936).

    Rares sont celles qui, comme Madeleine Pelletier (1874-1939), remettent en cause les valeurs bourgeoises de l’époque. 

    Le régime de Vichy (1940-1944) a développé une forte politique nataliste, ce dernier a mis en place toute une série de mesures visant à cantonner les femmes à leur rôle de mère au foyer : les fonctions publique et parapublique étaient interdites aux femmes mariées, le droit au divorce était restreint, l’avortement était réprimé – et pouvait même être passible de la peine capitale – et le métier de mère était largement promu par la société.

    Propagande contre le vote des femmes
    1900-1914

    L’influence du Code civil – qui prive les femmes mariées de tous droits juridiques en les plaçant sous la responsabilité de leur mari – constitue un frein important à une reconnaissance de l’égalité entre les sexes. Le retard se justifie également par l’influence de la religion catholique, encore très présente dans certains pays comme l’Italie où le droit de vote n’est concédé aux femmes qu’en 1945, mais aussi en Espagne et au Portugal, où l’accord très tardif de ce droit – dans les années soixante-dix – s’explique en outre par le maintien de régimes totalitaires.

    29 avril 1945 : Les Françaises votent pour la première fois. En 1946, les députés font apparaître dans le préambule de la Constitution de la Quatrième République l’égalité des sexes. L’historienne Michèle Riot-Sarcey souligne que si, en 1946, 45 % de femmes étaient actives et salariées en France – contre 88 % chez les hommes –, il n’y en a plus que 38 % en 1954. 

    Une organisation comme l’Union des femmes françaises (UFF), proche du Parti communiste français (PCF) rejette explicitement l’idéal des mouvements féministes d’avant-guerre, elle s’intéresse aux problèmes concrets que rencontrent les femmes – et particulièrement les mères –, c’est-à-dire le ravitaillement de leur famille et l’éducation de leurs enfants.


    Patriarcat
    Dans les prisons, on force
    les femmes à manger

    Les raisons habituellement admises pour expliquer la période de près d’un siècle qui sépare, en France, l’instauration du droit de vote des hommes et celui des femmes sont la faiblesse des mouvements suffragistes et la forte influence de la religion. Admettre que les femmes puissent être des citoyennes au même titre que les hommes serait revenu à remettre en cause les fondements de la société telle qu’on la concevait à l’époque. Parce que la notion de citoyenneté à la française est indivisible, elle transcende tous les intérêts particuliers et l’on ne peut admettre qu’il y ait divers groupes de citoyens, de natures différentes et représentant des intérêts propres. En d’autres termes, ce serait faire primer le rôle de l’individu sur celui de la famille, ce à quoi on se refuse. Les femmes étant alors fréquemment promises à des études courtes pour se consacrer à la vie domestique.


    vote-des-femmes

    L’émancipation politique des femmes n’est pas aussi effective qu’elle n’y paraît. Comme le souligne Bruno Denoyelle, même intégrées au suffrage, ces dernières restent fortement influencées par le vote masculin. L’incidence paternelle se révèle importante, notamment pour les femmes parvenues à l’âge adulte à la Libération puisque, durant toute leur enfance, leur père était le seul à pouvoir voter au sein du foyer, c’est-à-dire le seul à avoir un réel intérêt à s’informer sur les questions politiques. 

    Soulignons, à la suite de Bruno Denoyelle, qu’à la Libération, 34 % des femmes ne lisent aucun quotidien contre 18 % des hommes ; pour celles qui en lisent, le choix du titre se fait le plus souvent par le mari, ce qui revient pour ce dernier à exercer une influence indirecte sur les opinions politiques de son épouse. Et à côté du poids des idées paternelles et maritales, les femmes sont également susceptibles d’être influencées par les curés, notamment dans les campagnes. Bref, pour Bruno Denoyelle, les curés forment avec les pères et les époux un « triangle socialisateur » qui encadre les pratiques civiques des femmes de l’époque, empêchant leur réelle émancipation politique .

    Lors des élections législatives de novembre 1946, seules 35 députées sont élues sur un total de 627 sièges. Le nombre de femmes présentes à l’Assemblée chute ensuite sensiblement jusque dans les années soixante-dix, et ce n’est qu’en 1997 que le chiffre que nous venons d’évoquer est dépassé. Cette année-là, 59 femmes deviennent députées, sur un total de 577 sièges, soit à peine plus de 10 % de l’Assemblée. Ce pourcentage reste beaucoup plus faible que chez nos voisins européens : à la fin des années quatre-vingt-dix, les parlements suédois, allemands et espagnols comptent respectivement 40 %, 26 % et 25 % de femmes.

    A voté
    A voté -1945

    Au 1er février 2015, la France compte 151 femmes parmi ses 577 députés, ce qui représente 26,2 % de l’Assemblée nationale. Le pays se classe ainsi au 45e rang mondial en termes de femmes élues à la Chambre basse. La première place de ce classement est détenue par le Rwanda dont l’Assemblée comprend 63,8 % de femmes. Il faut toutefois relativiser ce résultat car la chambre rwandaise est assez réduite (80 sièges seulement). De manière générale, les pays qui détiennent les cinq premières places du classement disposent tous d’une Assemblée de moins de 100 sièges, à l’exception notable de Cuba (en 4e position) dont le Parlement comprend actuellement 299 femmes sur un total de 612 sièges, soit 48,9 % de femmes. À l’échelle européenne, la France est classée loin derrière la principauté d’Andorre (3e position mondiale, dont l’assemblée est composée de 50 % de femmes), les pays scandinaves, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal, l’Italie, l’Autriche, la Suisse et la Slovénie. Elle se situe en revanche devant la Grèce, le Royaume-Uni, la Bulgarie, l’Estonie, la République tchèque, la Slovaquie et l’Irlande.


    Vote des femmes

    Pendant longtemps, le pouvoir exécutif est resté presque exclusivement masculin. Seule une femme, Germaine Poinso-Chapuis (1901-1981), occupe un poste de ministre sous la Quatrième République (ministre de la Santé et de la Population en 1947, et ce pendant huit mois). Il faut attendre 1974 et la nomination de Simone Veil (née en 1927) à la tête du ministère de la Santé pour voir à nouveau une femme occuper un poste aussi important. En 1991, Édith Cresson (née en 1934) est la première femme à être nommée au poste de Premier ministre.

    Ce n’est qu’à partir de la fin des années 2000 que l’on affiche un réel souci de parité dans la composition des gouvernements.

    En février 2014, le Gouvernement français comptait 10 femmes sur un total de 21 membres, soit une proportion de 42,7 %. Selon la fondation Robert Schuman, cela fait de la France le deuxième pays de l’Union européenne où la parité au sein du Gouvernement est la mieux respectée, le premier pays européen étant la Suède.

    Aujourd’hui, l’écart s’est comblé, et les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à se rendre aux bureaux de vote.

    Les femmes qui lisent sont dangereuses

    Cette évolution peut s’expliquer par différents facteurs, parmi lesquels figure en premier lieu le niveau d’études puisque l’accession des femmes à l’enseignement supérieur a considérablement augmenté à partir de la seconde moitié du XXe siècle. En 1950, sur 125 000 étudiants en France, il n’y a que 44 000 femmes ; en 1971, on trouve 70 000 femmes de plus que d’hommes sur les bancs de l’université.
    Le second facteur, qui n’est pas sans lien avec le premier, concerne l’augmentation du nombre de femmes sur le marché du travail. Celles-ci, qui représentent 34,6 % de la population active en 1954, en forment 44 % en 1991. Leur position dans la hiérarchie professionnelle s’améliore aussi puisque, de 1954 à 1989, la part des femmes dans la catégorie des cadres supérieurs et des professions libérales passe de 13,8 % à 28,8 %. Or le travail joue sur le comportement politique des femmes, celles-ci étant à la fois plus politisées et plus enclines à porter leur choix sur tel ou tel candidat, selon leur place dans le monde du travail. L’exercice d’une activité professionnelle contribuerait donc à l’émancipation politique des femmes.
    Le dernier facteur évoqué concerne le recul de l’influence religieuse.

    Sur le même thème d’autres articles :

    La volière aux enfants
    Le 8 mars 2016
    Laïcité

  • L’art et L’enfant

    L’art et L’enfant

    Enfants nous sommes passionnés par la peinture et le dessin, puis l’école confisque nos crayons…

    Il dit non avec la tête
    mais il dit oui avec le coeur
    il dit oui à ce qu’il aime
    il dit non au professeur
    il est debout
    on le questionne
    et tous les problèmes sont posés
    soudain le fou rire le prend
    et il efface tout
    les chiffres et les mots
    les dates et les noms
    les phrases et les pièges
    et malgré les menaces du maître
    sous les huées des enfants prodiges
    avec les craies de toutes les couleurs
    sur le tableau noir du malheur
    il dessine le visage du bonheur.

    « Le cancre » de Jacques PRÉVERT
    Recueil : « Paroles »

    Musée Marmottan
    Du 10 mars au 03 juillet 2016

    Affiche - l'art et l'enfant


    Mais certains réussissent à récupérer leurs crayons… !

    Ce que j’ai pour vous aujourd’hui, c’est presque rien, un échantillon tombé de la boîte à couture d’un ange. C’est aussi fin qu’une brise qui ride un étang pendant quelques secondes. Difficile de l’attraper.
    Voilà : il s’agit d’un arc-en-ciel. Du bleu, du jaune, du vert, des couleurs faibles sur le papier de l’air, un dessin convalescent en forme d’arche, de pont. C’est là et ce n’est pas là, vous comprenez ? Quelque chose apparaît et disparaît en même temps. Un soupçon coloré. Une énigme limpide. Toute la vie a forme d’arc-en-ciel, n’est-ce pas : elle est là et en même temps elle n’est pas là.

    Christian Bobin

  • Pourquoi devenir végétarien ?

    Pourquoi devenir végétarien ?

    N’hésitez pas à lire l’article de *Lilynouille – profond et vivant –

    Si la cruauté humaine s’est tant exercée contre l’homme, c’est trop souvent qu’elle s’était fait la main sur les animaux.
    Marguerite Yourcenar

    J’ai ouvert les yeux sur l’esclavage des animaux, les refermer me rendrait complice de leur enfer, me taire ferait de moi un  bourreau, vous déculpabiliser me rendrait hypocrite.

    Le Monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire.
    Albert Einstein

    L’article à lire  : Ce jour où ta conscience te gifle et t’empêche de dormir !

    - Je veux vivre -
  • Un 8 Mars

    Un 8 Mars

    Je revendique le droit de rêver au bord de l’eau, le droit d’être belle à ma façon, le droit de rester au lit pour voyager, le droit de me maquiller comme ça me vient, le droit de ne pas avoir envie de travailler, le droit de lire de très grands livres à l’endroit ou de très petits à l’envers, le droit de déambuler dans les rues à l’heure qui me convient, le droit de pouvoir peindre dans la cuisine, le droit de pouvoir courir « à toute vitesse » sur la terre, le droit de pouvoir écouter le silence, le droit de croire aux Contes, le droit d’écrire où je veux, le droit de recevoir chez moi ou de m’isoler au bord du monde, le droit de pouvoir faire la fête avec mes copines, en fumant la pipe, le droit de me balader en jupe et en chaussettes, le droit de rêver sous les étoiles à califourchon sur la lune, le droit de choisir les amis que je veux, le droit de pouvoir dire NON et de partir, le droit de pouvoir dire OUI à un baiser, le droit de voter pour ou contre les lois qu’on nous impose ; CONTRE celles qui ne respectent pas et ne font pas respecter les droits des femmes et de tous les humains, la dignité des animaux, le respect de la terre…

    *Hommage  et merci aux femmes connues et inconnues qui se sont battues pour notre liberté, nos droits.

    Des films que j’ai aimé qui parlent à leur manière des femmes d’hier et d’aujourd’hui, des femmes qui ont osé sortir de leur condition, qui se sont battues contres les normes imposées, si vous êtes en manque d’inspiration…

  • Les Veilleuses de chagrin

    Les Veilleuses de chagrin

    « Femme de marin, femme de chagrin ! »

    Un joli documentaire, parfois proche de l’onirisme.

    Elles viennent de Loctudy, Le Conquet, Saint-Malo et Cancale, et sont les veilleuses de chagrin. Ce sont des femmes qui attendent, qui veillent le retour de leurs époux marins. Un chagrin emprunt de mélancolie.
    Il faudra deux ans à la réalisatrice pour trouver les cinq veilleuses de chagrin de son film, pour trois des veilleuses, les hommes ne rentreront pas. Entre témoignages devant la caméra et paysages de mer, entre silences et musiques (magnifique ! signée Matt Elliott), entre poésie et ancres du souvenir, attente et force, la réalisatrice nous embarque pour un émouvant voyage au long cours. Le sujet est traité avec sensibilité, un ton juste et tendre tout en pudeur.
    A la fin du film une chorale de marins remarquable, improvisée pour le tournage, nous emporte pour longtemps bien après le mot fin par delà les embruns, l’espoir sur la rive est puissant…

    Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
    Ciel dont j’ai dépassé la nuit
    Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
    Dans leur double horizon inerte indifférent
    Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
    Je te cherche par-delà l’attente
    Par-delà moi-même
    Et je ne sais plus tant je t’aime
    Lequel de nous deux est absent.

    Paul Eluard, extrait du recueil L’Amour la poésie

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