« Femme de marin, femme de chagrin ! »
Un joli documentaire, parfois proche de l’onirisme.
Elles viennent de Loctudy, Le Conquet, Saint-Malo et Cancale, et sont les veilleuses de chagrin. Ce sont des femmes qui attendent, qui veillent le retour de leurs époux marins. Un chagrin emprunt de mélancolie.
Il faudra deux ans à la réalisatrice pour trouver les cinq veilleuses de chagrin de son film, pour trois des veilleuses, les hommes ne rentreront pas. Entre témoignages devant la caméra et paysages de mer, entre silences et musiques (magnifique ! signée Matt Elliott), entre poésie et ancres du souvenir, attente et force, la réalisatrice nous embarque pour un émouvant voyage au long cours. Le sujet est traité avec sensibilité, un ton juste et tendre tout en pudeur.
A la fin du film une chorale de marins remarquable, improvisée pour le tournage, nous emporte pour longtemps bien après le mot fin par delà les embruns, l’espoir sur la rive est puissant…
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j’ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par-delà l’attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent.Paul Eluard, extrait du recueil L’Amour la poésie
Très beau documentaire. Sensible et intelligent. J’ai particulièrement aimé la grand-mère qui parle toujours à son amoureux… adorable !
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