Encore un article repris sur le site de cet auteur dont d’ailleurs il va falloir que je lise le livre. Mais avouez que c’est très intéressant.
[…] Il est peut-être temps de renverser la niche sur la tête du chien. De signer, en tant qu’auteur, des contrats avec des partenaires qui assureront la correction, l’édition, la promotion des œuvres, en simples prestataires de services, rémunérés au pourcentage. Dans ces circonstances, l’auteur reste libre, il n’appartient à aucune écurie. Et la notion de contrat d’édition est révoquée.
Parce que cette affaire date de l’époque de Beaumarchais où diffuser un livre exigeait un imprimeur et des ressources matérielles onéreuses et rares. Terminé tout ça. J’ai entre les mains la même puissance que Gallimard (sauf vis-à-vis des jurés des prix littéraires). Je peux diffuser seul, je n’ai donc plus besoin d’un contrat d’édition. Pas si simple. Dans le même temps, mes textes circulent partout librement, que je l’aie choisi ou non (et ça ne me dérange pas). Il faut donc que toi, lecteur, tu t’engages moralement.[…]
[…] Le Web né comme un réseau décentralisé ne cesse chaque jour de se centraliser davantage. Les petits acteurs disparaissent de la carte du cyberspace, mais aussi de nos rues. Conséquence : les plateformes règnent en maître. Le Web se résume à quelques grands centres commerciaux.[…]
Je viens de découvrir cet article qui a changé mon angle de vue et auquel j’adhère fortement. Je pense que je vais faire des modifications dans mon comportement sur la toile… N’hésitez pas à le lire jusqu’au bout c’est vraiment une réflexion intéressante, voici le lien : http://blog.tcrouzet.com/2014/09/16/la-fin-de-lartisanat-numerique/
En la relisant dix jours après l’avoir publiée j’ai envie de changer quelques mots. Apprendre à lâcher prise, un vaste programme. Pour cette histoire j’avais envie de développer certains rapports entre mes personnages mais si j’avais laissé faire mon imagination je ne l’aurais probablement pas encore terminée.
J’ai pris goût au texte court. Je trouve assez plaisant d’écrire dans la rapidité, l’émotion à vif. Ce genre littéraire qui oblige à une concentration de l’histoire et qui permet de jouer sur la surprise, avec la chute rapide, m’a enchantée. J’adhère totalement à l’analyse qu’en fait Charles Baudelaire : « Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité« .
Baudelaire, traducteur d’Edgar Allan Poe a proposé cette analyse de la nouvelle :
Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité.
Durant l’été j’ai relu « Le K » de Dino Buzzati, ses histoires sont vraiment remarquables, j’ai aussi découvert le livre de nouvelles « La première gorgée de bière » de Philippe Delerm et je me suis demandé si j’allais continuer d’écrire tant j’ai trouvé leurs textes magnifiques. J’ai également lu « Le carnet rouge » de Tatiana de Rosnay, une lecture facile et rapide, on rit parfois de bon cœur, parfois en crispant les lèvres. Ce n’est pas aussi poétique que les nouvelles de Philippe Delerm mais le sujet ne se prête pas beaucoup à la grâce.
Il y a deux ans j’ai commencé à travailler sur le manuscrit d’un roman qui me tient toujours à cœur mais que j’ai laissé tomber de nombreuses fois pour différentes raisons, peut-être parce que la forme que j’ai donnée à l’histoire ne me convient pas. Avec le roman, c’est comme si mes personnages m’emportaient toujours plus loin sans que je puisse les arrêter. Cet été j’ai remarqué que le fait d’être obligé de rendre le manuscrit à une date précise, de savoir qu’il sera lu par plusieurs personnes en dehors de mes connaissances, qu’il sera peut-être publié en ligne ou en papier, a modifié mon rapport tendu avec l’autodiscipline. Un auteur doit savoir s’isoler même quand le soleil brille et que les rires des amis traversent les murs, il doit se concentrer, se relire, se corriger, surmonter ses doutes, son perfectionnisme parfois excessif. (Vision personnelle.)
Avec le genre littéraire de la nouvelle je n’ai pas ressenti les difficultés de la même façon. Je dirais même que l’idée de mettre le point final assez rapidement à chacune de mes histoires a décuplé mon envie d’écrire. D’ailleurs, je vous laisse et je repars sur ma troisième nouvelle qui je dois dire me plaît beaucoup, l’ambiance y est plus légère et plus drôle que dans mes précédentes fictions. Il fallait peut-être que je lâche du leste pour en arriver là.
L’emplacement était superbe pour bâtir une ville. Il n’y avait qu’à déblayer les bords du fleuve, en abattant une partie de la forêt, de l’immense forêt vierge enracinée là depuis la naissance du monde. Alors abritée tout autour par des collines boisées, la ville descendrait jusqu’aux quais d’un port magnifique, établi dans l’embouchure de la Rivière-Rouge, à quatre milles seulement de la mer.
Ce récit, « Wood’Stown », magnifiquement écrit par A.Daudet sert une histoire fantastique et surprenante qui pourrait servir à ceux qui défendent les forêts. Le végétal a-t-il une âme ?
Suivez le lien ci-dessous pour la lire, la nouvelle est lisible en ebook et mis en ligne sur un site également à découvrir pour son travail autour des textes libres de droits.
La baguette de fée du romancier abolit les distances et le temps, se joue de la logique et ordonne le hasard. En somme le roman est la clef de nos songes au prix d’un effort très minime : la lecture.
Pour le plaisir d’écrire bien sûr, de raconter des histoires mais aussi parce que ces écrits seront lus par beaucoup, appréciés ou non. Je n’ai jamais écrit de nouvelle et cette forme d’écriture me tente. Le cadre imposé est serré, entre 2000 et 6000 signes, quatre thèmes au choix, mais cela oblige à écrire le mieux possible, à aller à l’essentiel et à surprendre. Un bon exercice estival.
Pour la première nouvelle j’ai choisi le thème : « Ça fait deux heures qu’il l’attend ».
Je me suis prise au jeu de raconter une histoire en deux pages et je suis partie pour une deuxième nouvelle. Un été et quatre voyages dans le temps ? Peut-être, si je tiens le rythme et que le soleil ne m’ôte pas aux exigences de l’écriture.