Définition de la « Nouvelle »

UNE NOUVELLE

Il y a les définitions des dictionnaires…

Récit généralement bref, de construction dramatique, et présentant des personnages peu nombreux.
Le Petit Robert

Composition appartenant au genre du roman, mais qui s’en distingue par un texte plus court, par la simplicité du sujet et par la sobriété du style et de l’analyse psychologique.
Le Petit Larousse

Et puis, il y a les définitions des auteurs et leur conception personnelle de la nouvelle, de l’histoire courte, du conte ou du texte court.


Quelques extraits…

On peut faiblir sur 1000 m et se reprendre. Sur 100 m, non. En face du roman, la nouvelle est dans le même cas : elle n’a pas droit à la moindre erreur. Un mot, encore : je tiens la nouvelle pour la meilleure école d’écriture ; je me féliciterais de la voir revenir, un peu plus vite, en faveur.
Hervé Bazin

Un roman c’est une maladie, une nouvelle c’est un abcès qui crève. C’est l’art de faire vivre une histoire et non de la raconter.
Pierre Béarn

Les textes courts exigent une lecture longue. Lire une nouvelle réclame donc du temps. Pour bien la déguster, il faut laisser reposer.
Jean-Noël Blanc

Ce sont les bonsaï de la forêt littéraire. L’apologue, proche du conte zen, est pour moi un coffre vide invitant le lecteur à y déposer ses bagages ; un caillou qui brise son écale pour lui révéler son amande. Un éclair, mais pas celui de Dieu écrivant d’un doigt de feu les commandements du Sinaï : celui du photographe qui révèle dans l’obscurité le visage de celui qui le regarde.
Jean Claude Bologne

Un drôle de genre. Plutôt bien fagotée mais habillée court. De mauvaises langues murmurent qu’elle se fringue trop jeune pour son âge, vont jusqu’à la trouver légère. Ses détracteurs la taxent d’aguicheuse, expert en clin d’œil mais inapte à tenir ses promesses. Lolita sur le retour ou Mata Hari aux allures de nymphette ? Insaisissable en tout cas ! Une pirouette et vous voilà refait. Elle n’accorde pas ses faveurs au premier venu. Exigeante, la bougresse.
Françoise Brégis

Fouiller une idée, bâtir une histoire ancrée dans la réalité ou organiser le dérapage de cette même réalité en ne dépassant pas trois mille signes nécessite un travail dont la longueur est presque toujours inversement proportionnelle à celle du texte.
Claude Bourgeyx

La nouvelle, roman dépouillé du roman, exige de l’écrivain l’essentiel. Faire un destin d’une anecdote, un pur diamant des forêts carbonifères du subconscient et digérer en quelques pages la manne et le désert !
Hubert Haddad

La nouvelle fait apparaître brusquement ce qui était sous nos yeux et qu’on n’avait en vérité jamais vu encore. La nouvelle n’est jamais un remplissage littéraire, elle est le destin lui-même.
René-Jean Clot

Le roman est symphonique ou opératique. La nouvelle est musique de chambre. Le roman se déploie dans la temporalité. La nouvelle proclame la crise d’un présent…
Si le roman est « un miroir qui se promène au long des chemins », la nouvelle n’est que le fragment d’un miroir où nous pouvons parfois nous reconnaître tout entier…
Pierre Martens

Que le réel en littérature soit toujours mêlé d’absence, nul ne l’ignore, et que chaque écrivain compose avec les deux tel dosage qui le singularise. Mais dans l’art de la nouvelle le dosage est toujours en faveur de l’absence, comme si, pareil au potier qui fait son vase avec du vide qu’il entoure argile, le nouvelliste faisait sa nouvelle avec du non-dit en plaquant quelques mots par-dessus.
Annie Saumont

Baudelaire, traducteur d’Edgar Allan Poe a proposé cette analyse de la nouvelle :

Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue.
L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité.

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Par Marie an Avel

Autrice indépendante. J'écris et je publie des livres illustrés : jeunesse, adulte, livre audio.

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