Marceline Desbordes-Valmore : Une voix pour l’âme
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace.
Va voir ! et ne reviens qu’après avoir touché
Le rêve… mon beau rêve à la terre caché.
Moi, je veux du silence, il y va de ma vie ;
Et je m’enferme où rien, plus rien ne m’a suivie ;
Et de mon nid étroit d’où nul sanglot ne sort,
J’entends courir le siècle à côté de mon sort.
Le siècle qui s’enfuit grondant devant nos portes,
Entraînant dans son cours, comme des algues mortes,
Les noms ensanglantés, les vœux, les vains serments,
Les bouquets purs, noués de noms doux et charmants.
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace.
Va voir ! et ne reviens qu’après avoir touché
Le rêve… mon beau rêve à la terre caché !
— Marceline DESBORDES-VALMORE, L’aurore en fuite

*Du 15 au 21 de ce mois, des bouquets de poèmes, à la mémoire des victimes, de toutes les victimes dans le monde, des fanatismes, des terrorismes, des barbaries humaines, peuvent être déposés sur la page indiquée ci-dessous :









