Les évènements de l’année, à différentes époques, les suites de jours, les phénomènes météorologiques et naturels, des recettes, des dictons, des conseils, les travaux du mois : au jardin, à la maison, à la table de l’autrice et de l’illustrateur… L’inépuisable marmite des jours tricotés, filés et cousus aux saisons.
Ca évoque un vieil almanach, qui se lisait parfois tout haut à la veillée, entre les contes, les légendes, les potins de la gazette.
Certains souvenirs d’enfance ressemblent à la « Madeleine » de Proust. L’un d’entre eux est un souvenir de jeunesse, quand j’accompagnais ma grand-mère à la cueillette des mûres à la campagne, au bord des chemins et le long des prés. La grande partie de la récolte partait à la fabrique de succulents pots de confitures, (hum, cette délicieuse odeur dans la cuisine) l’autre part était réservée à la garniture d’une délicieuse tarte accompagnée de crème. Et celles qui restaient dans le seau ? (miam !) Ce jour il pleut, pas de tarte aux mûres, mais demain ou dans quelques jours…♪♫♪
Aujourd’hui ce n’est plus ma grand-mère qui est derrière les fourneaux pour mon régal, mais mon compagnon, grand cueilleur sur les chemins et admirable pâtissier, il n’a pas son égal pour les tartes et les confitures de mûres, à mettre sur les crêpes cet automne !
J’aime Noël, les lumières qui clignotent autour du sapin, les boules rouges et vertes, l’odeur du pain d’épice, la douceur de la bûche au fond du palais, les enfants qui s’amusent tard et rient en ouvrant leurs cadeaux, la chaleur de se retrouver tous ensemble après de longs mois d’absence parfois. J’aime les petits santons dans les crèches, la ville illuminée et resplendissante sous la neige (quand on a la chance d’en avoir). L’hiver dans ce qu’il a de plus magique, de plus majestueux. Pourtant je me rends compte que ce n’est pas vraiment cela le message de cette nuit et que l’on passe à côté de quelque chose de plus profond qu’on a oublié dans le brillant et l’opulence. Chaque année j’ai envie de relire les contes d’Andersen : « Le sapin » et « La petite marchande d’allumettes » ; les Contes de Dickens : « Un chant de Noël ». J’ai envie que le monde se réveille et efface toutes les souffrances et les inégalités, comme par magie, puisqu’on peut tout demander au père Noël. Pourtant, le jour qui paraît le lendemain, entre les brindilles du sapin qui commence à déchanter, n’a pas changé le déséquilibre du monde, il n’a pas ôté son vacarme et son indifférence. Le prince de l’amour ne s’intéresse-t-il plus à nous ?
[…] Etre né sur la paille, avoir échappé à Hérode et finir sur une croix, tout ça pour que le 24 décembre, les foules hystériques se battent devant les vitrines, obsédées par cette question : faudra-t-il ouvrir les magasins le dimanche au cas où l’on n’aurait pas le temps de remplir les hottes de Noël, ras-la-gueule […]
[…] Avoir fait de l’anniversaire de la naissance de l’homme qui nous a enjoint de nous débarrasser de nos biens et de partir sur les routes à la recherche de l’amour, une fête où l’on s’ensevelit les uns les autres sous un tombereau de cadeaux dans la chaleur du foyer familial, c’est l’un des plus habiles détournements de message de l’histoire de l’Occident. […]
« Géographie de l’instant » – Sylvain Tesson
N’oubliez pas « La petite fille aux allumettes » de H. Ch. Andersen
Nous sommes « parés », mais nous continuons à courir aussi vite que nous le permettent les obstacles que forment devant nous les branches et les buissons.
L’isolement est favorable à la pensée créatrice mais seulement par intervalle. Malheur au poéte ou au peintre qui par orgueil ou ombrageuse timidité cache sa muse loin du monde. L’homme qui reste trop longtemps solitaire est impuissant. Il faut aux artistes un centre de ralliement. Il faut pour transmettre et féconder une idée l’éclairage d’un entourage bienveillant et porteur. Isolé dans un monde peu réceptif au temps de la création, l’artiste peut trouver un soutien et une force en s’associant. C’est la raison de l’existence de ce site, des liens qu’il crée, des commentaires qu’il suscite, de ce partage qui lui permet d’exister…
Meilleurs vœux à vous qui me lisez ou qui passez par hasard…