Auteur : Marie an Avel

  • Fête des Voiles Rouges

    Fête des Voiles Rouges

    Livr’à Vannes

    Exp.éditions imaginaires ne participera pas au Salon du livre de Vannes cette année, nous n’avons pas publié de nouveaux titres dans les délais fixés par le comité de lecture du Salon.
    Rendez-vous en 2025 pour le tome II du roman de Marie an Avel : « Les souvenirs oubliés sont-ils perdus à jamais« . Nous avons hâte de retrouver les lectrices et lecteurs de ce diptyque littéraire lors de cet événement. Nous souhaitons un excellent Salon et de fructueuses ventes à nos confrères et consœurs présents ce week-end.

    Exp. éditions imaginaires



    TOME II

    Depuis deux ans, je me consacre à l’écriture de ce second volume, entrecoupée de pauses — pour manger, dormir, me balader avec mon chien, observer les cygnes, canards, lapins, ragondins, aigrettes, hérons et autres oiseaux de l’île, accueillir mes petits-enfants et enfants, rendre visite à mes parents, etc. Ce tome me transporte dans une aventure pleine de rebondissements, il met ma plume à l’épreuve, suscitant tour à tour embarras, sourires et étonnement, dans un livre à la structure captivante. J’essaie de jouer avec le suspense, je retiens certaines informations, j’apprends à utiliser le flash-back… Entourée de post-it, de notes avec des codes couleur affichés au-dessus de mon bureau, je passe des heures à faire des recherches, géographie, histoire, divers métiers, et le temps s’envole… L’écriture est un processus en deux étapes, mais vous ne verrez que le résultat final, la partie émergée de l’iceberg. L’auteure doit en savoir beaucoup plus sur ses personnages que ce qu’elle (il) met dans son livre.
    Mes personnages luttent avec leur existence, vivant une aventure tant interne qu’externe. Cela prend la forme d’un roman long et ample. Le lecteur pourra s’immerger longuement, peut-être sur plusieurs semaines. Je n’ai pas de leçon à inculquer ni de solution toute faite, mais j’aime explorer ce qui nous remue, nous agite. Ici il s’agit de la famille, des liens intergénérationnels, dans ce monde où nous vivons, qui nous influence et nous traverse.


    Fête des Voiles Rouges

    Ce week-end, je vous invite à nous rejoindre à Port-Anna, Séné, dans le golfe du Morbihan, pour célébrer la fête des Voiles Rouges. Nous serons entourés d’une dizaine d’autres auteurs et autrices sur la terrasse du restaurant Ty-Anna. Nous aurons le plaisir de vous présenter nos ouvrages et, en exclusivité, une prévisualisation d’une exposition prévue cet été, avec des œuvres de l’illustrateur Sylvano Bulfoni, inspirées par la mer et les bateaux, (dont un en particulier) ce sera une surprise !
    Nous espérons que le soleil brillera lors de cet événement et nous avons hâte de rencontrer ou revoir beaucoup d’entre vous, passionnés de la mer, de l’art et de la littérature.


    Deux livres qui parlent, d’île, de mer, de navires…

  • Lettre à un ami

    Lettre à un ami

    Dans la brume matinale qui enveloppe l’île et les champs, un silence respectueux s’est posé, le paysage se recueille pour te dire adieu.
    Pendant trois ans, j’ai eu le privilège de te rendre visite, de partager des moments de calme et de contemplation. Tu as été un compagnon silencieux, ta présence était aussi réconfortante que les arbres, les herbes et les oiseaux qui t’entouraient.
    Aujourd’hui, alors que tu es parti pour ce dernier voyage, je veux que tu saches que ton souvenir restera gravé dans mon cœur. Tu as été bien plus qu’un animal dans un champ, tu as été un ami, un symbole de la vie paisible et majestueuse de cette île.
    Repose en paix. Ton esprit restera à jamais dans le vent qui tourne et vire, la pluie qui bat, et les heures dorées de ce lieu qui était ta maison.

    Sur la dernière photo, prise avant ton départ (que j’ignorais) tu marches seul vers l’horizon, résigné. Je me sens désemparée, inutile, impuissante à changer ce terrible destin ; peut-être qu’en écrivant, en racontant ton histoire… J’imagine que tu as eu très peur face au bourreau, j’espère que tu n’as pas souffert, que tout s’est passé très vite ; la mort a dû être une délivrance.

    Tu avais trois ans, tu as traversé des canicules, des tempêtes, des pluies diluviennes, des vents rageurs… sans abri, ou si peu, un arbre, parfois un talus…

    Je te souhaite plein d’étincelles dans l’au-delà.


    Artiste novatrice, Rosa Bonheur plaça le monde animal au cœur de son art. Elle s’engagea pour la reconnaissance des animaux et chercha à exprimer leur « âme ».

    Plusieurs poètes célèbres ont écrit de beaux poèmes sur les bœufs. Ces œuvres poétiques mettent en lumière leur force et leur noblesse, tout en reflétant les sentiments profonds que les auteurs éprouvent pour ces créatures.


    J'ai deux grands bœufs dans mon étable,
    Deux grands bœufs blancs marqués de roux ;
    La charrue est en bois d'érable,
    L'aiguillon en branche de houx.
    C'est par leur soin qu'on voit la plaine
    Verte l'hiver, jaune l'été ;
    Ils gagnent dans une semaine
    Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté.
    […]

    Les voyez-vous, les belles bêtes,
    Creuser profond et tracer droit,
    Bravant la pluie et les tempêtes
    Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid.
    Lorsque je fais halte pour boire,
    Un brouillard sort de leurs naseaux,
    Et je vois sur leur corne noire
    Se poser les petits oiseaux.
    […]

    Ils sont forts comme un pressoir d'huile,
    Ils sont doux comme des moutons ;
    Tous les ans, on vient de la ville
    Les marchander dans nos cantons,
    Pour les mener aux Tuileries,
    Au mardi gras devant le roi,
    Et puis les vendre aux boucheries ;
    Je ne veux pas, ils sont à moi.
    […]

    Quand notre fille sera grande,
    Si le fils de notre régent
    En mariage la demande,
    Je lui promets tout mon argent ;
    Mais si pour dot il veut qu'on donne
    Les grands bœufs blancs marqués de roux ;
    Ma fille, laissons la couronne
    Et ramenons les bœufs chez nous.
    […]

    Pierre DUPONT
    1821 - 1870


    Ce chérubin dit la louange
    Du paradis, où, près des anges,
    Nous revivrons, mes chers amis,
    Quand le bon Dieu l’aura permis.

    Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée, 1911

    Autre article à lire : Imploration et impuissance

  • L’été brûlant d’une artiste

    L’été brûlant d’une artiste

    Après un premier tome vibrant dans l’effervescence de la ville de Nantes, l’héroïne, une artiste peintre, mère de trois enfants, se retrouve à un carrefour de vie. Séparée de son conjoint et confrontée à un revers professionnel, elle est contrainte de retourner dans la demeure familiale, là où les tensions avec ses parents, figures de la haute bourgeoisie, sont palpables.


    Le voyage continue au bord du lac d’Annecy


    Dans le premier tome nous avons découvert une artiste confrontée à une crise d’amnésie, des secrets de famille longtemps dissimulés et la force de l’amitié féminine. Ces éléments ont tissé la toile d’une histoire riche et intrigante, où chaque souvenir retrouvé et chaque vérité dévoilée nous a tenus en haleine.


    Un retour aux racines plein de défis

    La chaleur étouffante des non-dits familiaux

    Louison doit naviguer dans les eaux troubles des relations familiales, tout en cherchant à se redéfinir en tant qu’artiste et mère.


    Un cadre idyllique pour une histoire poignante

    Le lac d’Annecy, avec sa tranquillité apparente, contraste avec la tourmente intérieure de l’héroïne. L’histoire explore la dynamique complexe entre l’indépendance d’une femme contemporaine et les attentes traditionnelles d’une famille aristocratique. Préparez vous à être emporté dans un tourbillon d’émotions, de révélations et de résilience. Des personnages authentiques et des intrigues qui résonnent avec la vie d’aujourd’hui.


    • La crise d’amnésie pourrait-elle resurgir ou révéler de nouveaux secrets ?
    • Comment les amitiés féminines soutiennent-elles l’héroïne dans son retour à la demeure familiale ?
    • La sœur de Louison est-elle vraiment ce qu’elle laisse paraître ?
    • Et ces personnages inattendus, surprenants et nouveaux, mais liés à Louison par le passé, vont-ils réveiller ses souvenirs oubliés ?

    Le tome II sera bientôt disponible.


    Articles autour du roman

    Ma plume est en Savoie

    Il y a des genres et des degrés de solitude. Une île au milieu d’un lac, c’est un genre de solitude ; mais les lacs ont des bateaux, et on peut toujours espérer une visite.…

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  • Ma plume est en Savoie

    Ma plume est en Savoie

    Il y a des genres et des degrés de solitude. Une île au milieu d’un lac, c’est un genre de solitude ; mais les lacs ont des bateaux, et on peut toujours espérer une visite.

    Aldo Leopold

    En ce moment ma plume est en Haute-Savoie, sur la rive Est du Lac d’Annecy, où Louison, l’héroïne de mon roman : « Les souvenirs oubliés sont-ils perdus à jamais », a retrouvé sa famille. C’est l’été, elle vient de tout quitter et de faire 800 km sous une chaleur torride. Elle s’installe dans un chalet prêté par ses parents, les enfants randonnent et se baignent, surveillés par les hautes montagnes sentinelles. Luxe, calme et volupté… sur la riviera alpine… Une scène qui ressemble à une belle carte postale, mais comme vous le savez, il ne faut pas se fier aux apparences.

    Talloires

    Va-t-elle retrouver la mémoire de ses années d’adolescence ? Comprendre ce qui s’est passé l’été de ses 17 ans ? Vous le saurez en lisant le Tome II, qui attend l’été – des températures plus agréables – pour mettre le nez dehors.

    Il y a une différence de température avec les -3° que nous avons eus en janvier, un des privilèges de la création, changer de vie et de paysage…

    Lac d’Annecy

    Pour terminer ce tome II, je passe l’hiver à l’écart du monde, sous la présence tutélaire de la nature. Dans une étroite connivence avec l’île où je vis, bout de terre entourée d’eau, peuplée d’arbres, de pierres, de lagunes, de longues bandes de sable et d’algues, traversée par les vents et la pluie, par les bernaches venues de Sibérie, j’observe le passage de la saison. Complètement isolée ? Quand on écrit un roman on reste au cœur de la vie, avec densité, je vogue sur un fleuve parallèle au flux quotidien, une navigation qui me donne de la visibilité. Un roman englobe tout ce qui existe mais il ne se résume pas à la réalité, il tente de montrer l’essence de l’existence qui ne se saisit pas dans le flux de la vie ordinaire. Il est intemporel.

    Hiverner ou Hiberner

    Immobilité pendant quelques mois.
    L’ours n’hiberne pas, il hiverne. Son sommeil léger peut être entrecoupé d’éveils.
    Hiverner s’emploie à propos d’animaux qui passent l’hiver dans un lieu plus tempéré, à l’abri des intempéries, leur métabolisme est profondément ralenti, mais pas léthargique.
    La marmotte, le hérisson, la chauve-souris, la grenouille, la tortue peinte, l’engoulevent de Nuttall, le lémurien, le loir, etc. hibernent.
    Hiberner s’emploie à propos de certains animaux pour signifier qu’ils passent l’hiver dans un état d’engourdissement ou de profonde léthargie.

    Pierre Bonnard

    Si j’ai bien compris la différence entre hiberner et hiverner, je dirai que j’hiverne, à ma façon. Longues heures d’écriture entrecoupées de marches sur les chemins côtiers en compagnie de mon ki (chien).
    Mes alter ego fictifs ne me laissent pas dormir plus qu’il ne faut, ils sont plein d’énergie, passionnés, imprévisibles, des scènes inattendues surgissent et m’emmènent parfois tard dans la nuit. Je reste à l’écoute, entre maîtrise et abandon.

    Les jeux favoris de la nature : la recette de la créativité. La nécessité seule n’engendre que de la monotonie, le hasard seul n’engendre que du fouillis. La nature joue sur les deux tableaux. Elle associe le hasard et la nécessité pour fabriquer
    des œuvres toujours plus structurées.

    Hubert Reeves

    J’aime vivre cet instant de création, d’invention, approcher d’autres vies, tenter de comprendre ces « autres » qui m’entourent. C’est une grande jouissance de vivre pendant plusieurs mois la vie de quelqu’un d’autre. Essayer de dire son intériorité, chercher le frémissement invisible, regarder au-delà.

    Henri Lebasque

    Des personnages apparaissent en filigranes du destin de Louison. Quand des personnages s’incarnent, quand on les rencontre, les suites sont inépuisables. D’autres personnages autour d’eux peuvent devenir des personnages principaux. Aurais-je assez d’une vie pour les raconter ?
    Ce n’est pas toujours paisible, l’écriture demande une énergie considérable, c’est une bataille avec soi-même. Une manière d’essayer de comprendre la vie, la mort, pourquoi sommes-nous là ? Quel sens donner à l’existence ?
    Ce que j’ai appris sur les hommes et le monde je l’ai appris dans les grands romans.

    Écrire un roman c’est une aventure — c’est une hypothèque consentie pour des mois, pour des années quelquefois — sur votre tranquillité, sur votre insouciance : on a toujours l’esprit plus ou moins occupé.

    Écrire m’aide à vivre, à réenchanter le monde. Ce n’est pas un refuge ni une échappatoire mais la possibilité de trouver quelque chose qui fasse sens face aux troubles, aux égarements de notre époque. Les artistes que j’aime et qui m’aident à surmonter les problèmes de l’existence, sont ceux qui transforment l’ombre en lumière. La beauté et la poésie sont des résistances possibles.

    R.Wouters

    Au milieu de la maison, dans la lumière de la fenêtre, assise à mon bureau ou plutôt accrochée à ma table comme l’huître à son rocher, entourée de livres, de papiers, de chapitres, d’images et de stylos, j’explore de nouveaux territoires narratifs, l’écriture de ce roman en diptyque m’apprend beaucoup.

    Tandem stylo-carnet

    Début janvier mon ordinateur a – lui aussi – décidé d’hiberner, mais pour longtemps, la carte-mère a lâché. Avant de me précipiter sur une nouvelle machine, j’en profite pour reprendre l’écriture à la plume, au stylo-plume précisément. C’est plaisant et inspirant.


    Courbes, arabesques, espaces libres, ma plume glisse avec douceur sur le papier et j’assiste à la naissance de phrases qui échappent à ma volonté, des mots s’inscrivent malgré moi sur la feuille. Ces lignes deviennent paragraphes, certains m’apprennent ce que je ne savais pas, la plume me guide.

    Je suis ravie de ce contact avec le papier, j’aime l’odeur de l’encre fraîche, je remarque que l’utilisation du stylo plume améliore ma concentration et ma créativité, il m’offre une sensation plus personnelle et intime de mon travail. Et, ce qui n’est pas négligeable, avec cet outil j’ai une meilleure posture.

    L’écriture est un dessin, souvent un portrait, presque toujours une révélation.

    Colette

    R.Wouters

    Quand j’arrive au bout d’un long cheminement, j’emprunte l’ordinateur de mon compagnon, pour réviser, épurer, corriger. Comme instrument de création, le stylo plume est parfait, mais comme instrument de correction la machine est très utile.

    J’aime bien l’idée de la littérature comme un océan, dans lequel chaque livre, qu’il soit publié ou qu’il reste inédit, est pareil à une bouteille à la mer, lancée au hasard des vents et des courants, et qui porte parfois son message à l’autre bout du monde ou à l’autre bout du temps.

    J.M.G. Le Clézio

  • Épiphanie, Saturnales

    Épiphanie, Saturnales

    L’épiphanie, du grec epiphaneia : « apparition », clôt le cycle magique des douze jours par une « nuit des Rois ». Rois mages guidés par l’étoile, roi Hérode menant sa chasse infernale, rois divins des antiques dieux solaires et roi de carnaval. La fête des Rois est aussi ancienne que Noël. Dans l’Antiquité, lors des saturnales, les romains tiraient déjà les rois avec des fèves.

    Antiquité


    Tacite, historien du Ier siècle, évoque la tradition du « Roi du jour » : un banquet au cours duquel maîtres et esclaves partagent un même repas. À cette occasion, une fève (haricot) est dissimulée dans un gâteau dont l’aspect rond et doré symbolise le soleil. Celui qui tombe sur la fève devient le « Prince des Saturnales » ; il a le droit d’exaucer tous ses désirs pendant une journée, devenant le roi d’un jour. Cette fête est l’occasion d’abolir toutes barrières sociales, notamment entre maîtres et esclaves.


    Épiphanie, une fête chrétienne

    Elle fait référence à la visite des rois mages venus à Bethléem auprès de l’enfant Jésus, douze jours après Noël et la naissance de ce dernier. Selon l’Évangile de Matthieu, Gaspard, Melchior et Balthazar auraient suivi une étoile pour être guidés jusqu’à l’enfant Jésus, afin de lui rendre hommage et lui apporter des présents en guise de respect : l’or pour évoquer la royauté ; l’encens la divinité et la myrrhe pour la souffrance rédemptrice de l’Homme. En souvenir de cet événement, les chrétiens partagent une pâtisserie, dans laquelle est dissimulée la fève.

    Jour de l’Épiphanie : le premier dimanche de l’année

    Ils sont tous là, en compagnie de la famille, parfois d’amis, de voisins, installés autour de la table ; à festoyer, à trinquer, en attendant qu’on partage la galette, le gâteau, le pudding ou la brioche. La coutume veut que le gâteau soit découpé sous une serviette blanche afin que le secret de la fève reste gardé, et présenté au père par le plus jeune enfant.
    « La part à qui ? » demande le père en désignant un quartier, et c’est l’enfant qui fait son choix dans l’assemblée. Mais la première part , « la part à Dieu » doit être mise de côté pour le premier pauvre qui viendra la chercher. Celui ou celle qui a la fève est couronné.e roi ou reine.

    Moyen-Âge

    La dégustation s’est accompagnée peu à peu d’une autre tradition, celle du « Roi boit ». Elle consistait pour celui qui avait trouvé la fève à offrir à boire à tous les convives autour de la table. Certains resquilleurs, pour éviter de payer leur tournée, avalaient la fève afin d’éviter l’addition… Petit à petit, le haricot est remplacé par une pièce – beaucoup moins digeste – afin d’éviter la triche. La fève en porcelaine est une invention pour éviter la triche.


    Autrefois, des bandes de miséreux, des enfants de chœur, arrivaient de partout frapper aux portes des plus riches, réclamer la part à Dieu, au Roi et à la Reine de la fête.
    En Bretagne, c’est un cheval orné de rubans et branchages, monté par deux mannequins recouverts d’un drap qui conduisait la cohorte des quêteurs.
    En Angleterre, une fève désignait un roi, un pois la reine. En écosse, le pudding traditionnel contenait, en plus d’une pièce de monnaie, un brin de myrrhe poivré d’un grain d’encens.

    Italie – La Befana


    En Italie, de longues trompettes de verre annoncent l’arrivée de « La Befana » dans les ciels de Toscane. La Befana c’est la mère Noëlle de l’Italie du nord, elle apporte des cadeaux aux enfants la nuit de l’épiphanie. Elle est très attendue des « Bejanatas », les bandes de gamins déguisés, qui lui font la fête. À cheval sur un balai, un sac de charbon accroché à sa bosse, elle s’introduit dans les maisons et dépose des jouets aux enfants sages, de noirs escarbilles aux garnements. Le lendemain, il est coutume d’accrocher une poupée de chiffon à la fenêtre, partout où elle est passée… Et le soir, en cortège et mascarade, on va brûler sur la place l’effigie de la Befana afin qu’elle renaisse plus vaillante de ses cendres, l’année suivante…

    *La frangipane, une invention italienne : aujourd’hui, la recette traditionnelle de la galette est à base de crème frangipane (un tiers de crème d’amande, deux tiers de crème pâtissière). Elle devrait son nom au comte Cesare Frangipani, qui aurait offert la recette à Catherine de Médicis au XVIe siècle, en cadeau de mariage lors de ses noces avec le futur Henri II. Dans la tradition franciscaine, on fait toutefois remonter son origine au XIIIe siècle, en l’attribuant à Jacqueline de Septisoles, jeune veuve du noble romain Graziano de Frangipani, et proche de François d’Assise, à qui elle avait pour habitude d’offrir des gâteaux aux amandes.


    Capes volantes, chargés d’outres grondantes, les vents viennent chercher les fantômes et âmes errantes qui séjournaient au foyer avec les leurs, depuis la Toussaint. Ils grimpent sur leurs chevaux fous et s’envolent avec eux.

    Aujourd’hui, on partage la galette et s’envolent refrains et couplets par-dessus les toits… ♫♪♫

    La pâte feuilletée,
    Croque sous mes quenottes,
    Les miettes dorées,
    Collent à mes menottes,
    Et j’ai choisi ma reine,
    Et j’ai choisi mon roi…

    *La fève : dès l’Antiquité, la fève (de haricot blanc ou autre légumineuse) est choisie comme élément caché dans la galette, car c’est l’un des premiers légumes à pousser après l’hiver. Cette graine est un symbole de fécondité, car elle porte en elle le germe de la future plante. On ne pouvait trouver mieux pour célébrer Saturne, Dieu romain dédié à l’agriculture.