La baguette de fée du romancier abolit les distances et le temps, se joue de la logique et ordonne le hasard. En somme le roman est la clef de nos songes au prix d’un effort très minime : la lecture.
Michel Déon, Lettres de château
Étiquette : Citation – Poème – Haiku
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La baguette de fée du romancier
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Un pays qui n’existe pas
J’écris d’un pays qui n’existe pas. […] Quand j’écris, je ne suis pas ici. Je ne suis pas non plus ailleurs. Je suis dans ce que j’écris, ou plutôt je suis ce que j’écris.
J.M.G Le Clézio

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Il vit dans deux mondes
Ils vivent dans deux mondes, celui que nous habitons, le territoire des choses réelles, et l’Autre monde. Dans celui-là, le « réel » ne se touche pas du doigt, mais par l’imagination. […] Ils évoluent sur les chemins de traverse. Ils palpent la densité de l’ombre dans les forêts sacrées, comptent les vagues, tracent des signes sur des pierres levées, bavardent avec les Sidhes.
John Howe
Photographie à la une ©Marie an Avel
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L’écrit

Si on savait quelque chose de ce qu’on va écrire, avant de le faire, avant d’écrire, on n’écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine. L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie.
— Marguerite Duras
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Entre Ciel et Mer
Voici la mer.
Chacun de ses mouvements est un poème…Nous vivons au fond d’une cuvette : le jour s’écoule, le soir se pose ; elle s’emplit lentement de ténèbres, puis les étoiles s’allument au-dessus de nos têtes où elles scintillent éternellement, comme porteuses d’un message urgent, mais lequel et de qui ? Que veulent-elles de nous et peut-être surtout : que voulons-nous d’elles ?
— J.K Stefánsson








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Le Veilleur
Ils étaient quelques-uns qui vivaient dans la nuit
En rêvant du ciel caressant
Ils étaient quelques-uns qui aimaient la forêt
Et qui croyaient au bois brûlant
L’odeur des fleurs les ravissait même de loin
La nudité de leurs désirs les recouvrait
Ils joignaient dans leur cœur le souffle mesuré
À ce rien d’ambition de la vie naturelle
Qui grandit dans l’été comme un été plus fort
Ils joignaient dans leur cœur l’espoir du temps qui vient
Et qui salue même de loin un autre temps
À des amours plus obstinées que le désert
Un tout petit peu de sommeil
Les rendait au soleil futur
Ils duraient ils savaient que vivre perpétue
Et leurs besoins obscurs engendraient la clartéIls n’étaient que quelques-uns
Ils furent foule soudain
Ceci est de tous les temps.— Paul Eluard, Faire vivre
*Photographie à la une ©Marie an Avel