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  • Épiphanie, Saturnales

    Épiphanie, Saturnales

    L’épiphanie, du grec epiphaneia : « apparition », clôt le cycle magique des douze jours par une « nuit des Rois ». Rois mages guidés par l’étoile, roi Hérode menant sa chasse infernale, rois divins des antiques dieux solaires et roi de carnaval. La fête des Rois est aussi ancienne que Noël. Dans l’Antiquité, lors des saturnales, les romains tiraient déjà les rois avec des fèves.

    Antiquité


    Tacite, historien du Ier siècle, évoque la tradition du « Roi du jour » : un banquet au cours duquel maîtres et esclaves partagent un même repas. À cette occasion, une fève (haricot) est dissimulée dans un gâteau dont l’aspect rond et doré symbolise le soleil. Celui qui tombe sur la fève devient le « Prince des Saturnales » ; il a le droit d’exaucer tous ses désirs pendant une journée, devenant le roi d’un jour. Cette fête est l’occasion d’abolir toutes barrières sociales, notamment entre maîtres et esclaves.


    Épiphanie, une fête chrétienne

    Elle fait référence à la visite des rois mages venus à Bethléem auprès de l’enfant Jésus, douze jours après Noël et la naissance de ce dernier. Selon l’Évangile de Matthieu, Gaspard, Melchior et Balthazar auraient suivi une étoile pour être guidés jusqu’à l’enfant Jésus, afin de lui rendre hommage et lui apporter des présents en guise de respect : l’or pour évoquer la royauté ; l’encens la divinité et la myrrhe pour la souffrance rédemptrice de l’Homme. En souvenir de cet événement, les chrétiens partagent une pâtisserie, dans laquelle est dissimulée la fève.

    Jour de l’Épiphanie : le premier dimanche de l’année

    Ils sont tous là, en compagnie de la famille, parfois d’amis, de voisins, installés autour de la table ; à festoyer, à trinquer, en attendant qu’on partage la galette, le gâteau, le pudding ou la brioche. La coutume veut que le gâteau soit découpé sous une serviette blanche afin que le secret de la fève reste gardé, et présenté au père par le plus jeune enfant.
    « La part à qui ? » demande le père en désignant un quartier, et c’est l’enfant qui fait son choix dans l’assemblée. Mais la première part , « la part à Dieu » doit être mise de côté pour le premier pauvre qui viendra la chercher. Celui ou celle qui a la fève est couronné.e roi ou reine.

    Moyen-Âge

    La dégustation s’est accompagnée peu à peu d’une autre tradition, celle du « Roi boit ». Elle consistait pour celui qui avait trouvé la fève à offrir à boire à tous les convives autour de la table. Certains resquilleurs, pour éviter de payer leur tournée, avalaient la fève afin d’éviter l’addition… Petit à petit, le haricot est remplacé par une pièce – beaucoup moins digeste – afin d’éviter la triche. La fève en porcelaine est une invention pour éviter la triche.


    Autrefois, des bandes de miséreux, des enfants de chœur, arrivaient de partout frapper aux portes des plus riches, réclamer la part à Dieu, au Roi et à la Reine de la fête.
    En Bretagne, c’est un cheval orné de rubans et branchages, monté par deux mannequins recouverts d’un drap qui conduisait la cohorte des quêteurs.
    En Angleterre, une fève désignait un roi, un pois la reine. En écosse, le pudding traditionnel contenait, en plus d’une pièce de monnaie, un brin de myrrhe poivré d’un grain d’encens.

    Italie – La Befana


    En Italie, de longues trompettes de verre annoncent l’arrivée de « La Befana » dans les ciels de Toscane. La Befana c’est la mère Noëlle de l’Italie du nord, elle apporte des cadeaux aux enfants la nuit de l’épiphanie. Elle est très attendue des « Bejanatas », les bandes de gamins déguisés, qui lui font la fête. À cheval sur un balai, un sac de charbon accroché à sa bosse, elle s’introduit dans les maisons et dépose des jouets aux enfants sages, de noirs escarbilles aux garnements. Le lendemain, il est coutume d’accrocher une poupée de chiffon à la fenêtre, partout où elle est passée… Et le soir, en cortège et mascarade, on va brûler sur la place l’effigie de la Befana afin qu’elle renaisse plus vaillante de ses cendres, l’année suivante…

    *La frangipane, une invention italienne : aujourd’hui, la recette traditionnelle de la galette est à base de crème frangipane (un tiers de crème d’amande, deux tiers de crème pâtissière). Elle devrait son nom au comte Cesare Frangipani, qui aurait offert la recette à Catherine de Médicis au XVIe siècle, en cadeau de mariage lors de ses noces avec le futur Henri II. Dans la tradition franciscaine, on fait toutefois remonter son origine au XIIIe siècle, en l’attribuant à Jacqueline de Septisoles, jeune veuve du noble romain Graziano de Frangipani, et proche de François d’Assise, à qui elle avait pour habitude d’offrir des gâteaux aux amandes.


    Capes volantes, chargés d’outres grondantes, les vents viennent chercher les fantômes et âmes errantes qui séjournaient au foyer avec les leurs, depuis la Toussaint. Ils grimpent sur leurs chevaux fous et s’envolent avec eux.

    Aujourd’hui, on partage la galette et s’envolent refrains et couplets par-dessus les toits… ♫♪♫

    La pâte feuilletée,
    Croque sous mes quenottes,
    Les miettes dorées,
    Collent à mes menottes,
    Et j’ai choisi ma reine,
    Et j’ai choisi mon roi…

    *La fève : dès l’Antiquité, la fève (de haricot blanc ou autre légumineuse) est choisie comme élément caché dans la galette, car c’est l’un des premiers légumes à pousser après l’hiver. Cette graine est un symbole de fécondité, car elle porte en elle le germe de la future plante. On ne pouvait trouver mieux pour célébrer Saturne, Dieu romain dédié à l’agriculture.