Un être rêveur heureux de rêver, actif dans sa rêverie, tient une vérité de l’être, un avenir de l’être humain.
« Toutes les images disparaîtront », cette phrase qui ouvre « Les Années » le livre d’Annie Ernaux, renvoie aux images réelles et imaginaires qui nous traversent et à celles qui traversent une époque. Écrire, c’est peut-être sauver les choses qui s’enfuient, comme si c’était le seul moyen de prouver que nous n’avons pas existé pour rien.
Trois phases se répètent (surtout pour les longs projets) :
- Je n’y arrive pas ! Comment vais-je m’y retrouver avec tous ces chapitres et ces corrections, ces re corrections, quel fourbi !
- Je suis sur un nuage, je vis avec les personnages, dans le livre. Ça plane pour moi… Plus haut…
- C’est épouvantable, pourquoi suis-je allée au bout de cette histoire ?

Avec quelle aisance le rêveur de monde passe de son lumignon
aux grands luminaires du ciel !
Gaston Bachelard
Sur la même table la chandelle et le sablier, deux êtres qui disent le temps humain mais dans des styles combien différents. En réalité, si j’en avais la possibilité, je resterais très longtemps sur un livre… On peut corriger indéfiniment, d’autant plus qu’avec l’ordinateur les possibilités sont infinies. Je resterais volontiers sur un livre, car comme vous l’avez compris avec mes notes précédentes, j’ai peur de la publication. À un moment, il faut bien rendre le livre mais je le sens infiniment revisitable et remodelable.
