Pour les petits
Il était une fois, dans la plaine du Nord, un petit renne blanc comme la neige. Au milieu de sa famille rassemblée autour du traîneau de Noël prêt à partir, il regardait tour à tour le grand renne et le Père Noël.
Il s’approcha du Père Noël, glissa sa tête sous son gant et lui demanda :
— S’il te plaît, est-ce que je peux vous accompagner ?
Le Père Noël sourit et lui expliqua :
— Cette nuit de Noël serait trop longue pour toi, je pense que tu seras mieux ici.
— L’an prochain, tu pourras venir avec nous, ajouta le grand renne.
— L’an prochain ? soupira le petit renne blanc. C’est loin l’an prochain !
De la tristesse plein les yeux, il regarda le traîneau s’éloigner. Le manteau du Père Noël ne fut bientôt plus qu’une minuscule étoile rouge à l’horizon.
Les autres petits rennes l’invitèrent à jouer, mais il hocha la tête en regardant le ciel. Sous la clarté de la lune, les arbres revêtus de neige scintillante, se tenaient majestueusement. Il faisait presque aussi clair qu’en plein jour. Soudain, le petit renne blanc aperçut quelque chose au pied d’un sapin. Il trottina jusqu’à lui, et que vit-il ? Un paquet ! « Il est certainement tombé du traîneau », pensa-t-il, et il n’hésita pas une seconde. Avec une infinie précaution, il ramassa le colis avec ses bois et suivit la piste du traîneau.
La neige crissait et craquait sous ses pas. Quand il traversait les étendues glacées, ses sabots émettaient un cliquetis joyeux. Le petit renne blanc était heureux. Il était tellement réjoui à l’idée de rejoindre le père Noël et le grand renne, avec dans ses bois flambant neufs, un peu de leur précieux chargement.
Parviendra-t-il à les rejoindre à temps ?
Plongé dans ses pensées, il ne vit pas la pente raide devant lui, il fut emporté dans une course effrénée et finit sa trajectoire contre un arbre, les pattes éparpillées et le museau dans la poudreuse. Sonné, il battit des paupières, remua ses pattes l’une après l’autre et parvint finalement à se remettre debout. « Ouf, je n’ai rien ! », se dit-il. Mais il réalisa soudain que ses bois étaient vides. « Le paquet ? Où est le paquet ? », se demandait-il en scrutant les alentours.
Il fit le tour des arbres avoisinants : aucun paquet. Il escalada un rocher pour examiner les environs : le paquet restait introuvable. « Il ne doit pourtant pas être loin», se disait-il pour se rassurer. Il poursuivit ses recherches, déterminé à le retrouver.
Quelle fut sa surprise lorsqu’il découvrit, blotti au pied d’un buisson de houx, le joli paquet encore intact. Il fit des cabrioles de joie, puis, délicatement, il reprit l’objet entre ses bois et continua son chemin.
En traversant une plaine enneigée, le petit renne blanc vit enfin un village. Il se sentait de plus en plus léger. Par moments, il levait les yeux vers le ciel étoilé. De son gros œil rond, la lune semblait le surveiller.
Les flocons recommencèrent à tomber. À l’entrée du village, la neige immaculée s’étendait comme un tapis. Le petit renne blanc perdit la trace du traîneau, il ne savait plus où aller.
Il s’engagea dans une rue, où les maisons silencieuses paraissaient plongées dans un profond sommeil. Pas un bruit ! Ni dans cette rue ni dans les autres. « Je finirai bien par les retrouver ! », se disait-il pour se donner du courage.
Il trottina encore un peu, et là, à l’angle d’une maison, que découvrit-il ? Le traîneau, le grand renne et le Père Noël. Tout guilleret, il les surprit en s’écriant : « Joyeux Noël ! ».
Le Père Noël se retourna et son visage s’illumina :
— Le cadeau que je cherchais ! Tu arrives à point nommé petit renne !
Il ne savait comment le remercier. Il enleva son gant pour lui caresser le museau. Qu’il était beau, le petit renne blanc avec dans ses bois veloutés le paquet auquel s’étaient accrochés quelques feuilles de houx et de gui.
Aujourd’hui encore, ces perles rouges et blanches se mêlent aux décorations de Noël.
Le Père Noël saisit le paquet, glissa par la cheminée et disparut dans la maison. Dans la ruelle du village éclairée par la lumière des étoiles, le grand renne, rempli de fierté pour le petit renne blanc, lui témoigna sa joie.
Joyeux Noël
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