Les Invasions quotidiennes

Mazarine Pingeot

Une lecture déjà ancienne – 29/09/2015 – je mets mes fiches à jour

Une chose est sûre, le titre est bien choisi.
Un résumé : La narratrice, auteur jeunesse et professeur de philosophie, nous raconte le déroulement de ses jours dans la ville de Paris où elle vit. Elle est dans une période difficile de séparation — son ancien compagnon est envahissant et manipulateur — ils ont mis au point une garde pour leurs deux fils — qui n’est pas du tout efficace, elle ne reçoit pas de pension alimentaire — Elle fait la rencontre, qui ne l’enchante pas du tout au début puisqu’elle est en panne d’inspiration, du nouvel éditeur de la collection jeunesse avec laquelle elle travaille depuis quelques années. Je n’en dirais pas plus, la suite est affaire de lecture…

Mon avis : C’est un livre rythmé, qui se lit facilement, d’autant que la vie de la narratrice est un marathon du matin au soir sans pause ou « à peine » — une vie très parisienne dans le monde de la culture et des lettres, une vie de femme célibataire, monoparentale, avec 2 enfants. Qui se lit facilement ne veut pas dire passionnant ; ne veut pas dire non plus mauvais, (mi-figue mi-raisin).
J’ai trouvé l’histoire un peu brouillonne, à l’image de la vie trépidante, rapide, vive, stressante de la protagoniste. Cependant il y a de bons moments et des passages qui vous emportent sans prévenir. Particulièrement à la fin, sur sa relation avec sa mère, pas franchement une alliée, on découvre peut-être à cet instant la raison de ses doutes, de ses questionnements incessants, de son manque de confiance en elle. Un passage qui parle (je le trouve très pertinent) de la relation mère-fille à notre époque, une relation – ou plutôt un manque de complicité – qui a certainement une grande part de responsabilité dans l’image donnée de la femme dans la société, dans ses choix.

Ah, les mères et leurs filles, si seulement elles pouvaient en faire autant pour elles que pour leurs « FILS » – car ne sont-elles pas un peu responsables (aussi) du manque de respect, de considération, d’importance donnée à cette progéniture du même sexe qu’elles ?

En tout cas la mère de la narratrice est insupportable et on est ravi lorsque… Mais chut ! Tout est bien qui finit bien, un roman à l’image de la vie des femmes célibataires d’aujourd’hui croulant sous les contraintes quotidiennes ; d’un milieu tout de même privilégié et vivant au cœur de la capitale française.

Par Marie an Avel

Autrice indépendante. J'écris et je publie des livres illustrés : jeunesse, adulte, livre audio.

4 commentaires

  1. J’ai du mal à m’identifier aux malheureux personnages de fiction qui trépident dans le monde si cruel de l’édition parisienne (mais jeunesse, parce que ça fait moins vieille barbe que poésie lettriste), et qui sont de surcroit obligés de donner des cours (mais pas de sciences nat’ ou de sport, hein, de philosophie, quand même, faut pas rigoler non plus) parce la vie est chère et l’ex forcément manipulateur et la maman forcément forcément… (manque juste la bonne-fausse-copine, non ?).
    C’est peut-être que j’ai du mal à plaindre les pauvres auteurs qui, croulant sous un nom bien encombrant, peinent à se faire un prénom…

    Pour ma défense, dans les années 90, il y a eu une génération spontanée de films et de brefs romans où ces malheureux – personnages et auteurs – geignaient dans de petits appartements de 200 m² au coeur du Marais et filaient à New-York quand la pression était trop forte, et je crois que ça m’horripile encore.
    mais soyons honnête, le titre est bien trouvé.
    🙂

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    1. Bonjour,
      En tout cas cela aura eu le mérite de créer des réactions. Personnellement je ne connais pas l’auteur et c’est le premier livre que je lis d’elle. Je ne sais pas si c’est autobiographique ; j’ai plutôt eu l’impression qu’elle voulait parler de la vie d’une femme, d’une mère, de notre époque ; écartelée entre sa vie professionnelle, une séparation, ses enfants.
      C’est vrai, la protagoniste de l’histoire a une vie sans réel souci matériel, elle évolue dans un milieu très privilégié, mais, en même temps, elle traverse une période difficile, pleine d’interrogations et de désillusions. Les passages avec la famille, le regard que lui porte sa mère, son manque de soutien et de connivence – au moment où elle en aurait le plus besoin – le comportement pervers de son ancien compagnon père de ses enfants, sont hélas des réalités qui existent, que j’ai vu et entendu autour de moi, même si elles ne se passent pas toutes dans ce milieu, même si de nombreux pères aujourd’hui ont largement pris leurs responsabilités et qu’il y a des mères formidables et complices qui soutiennent leurs filles. Elle a développé un angle de vue qui existe, qui est aussi une réalité…
      Les livres et les couleurs…
      Concernant un livre mon choix ne s’arrête jamais à un nom particulier ni à aucune critique – j’ai besoin de me faire mon propre avis – trop souvent déçue par les articles élogieux de certains magazines-médias. Je lis le résumé, je lis le titre, je regarde l’image de couverture, j’entrouvre quelques pages, lis quelques passages de-ci de-là, et voilà, le livre file dans ma poche ou pas… (en général je passe à la caisse avant).
      J’ai déjà écrit tout ça ! C’était une réponse possible, j’aurais pu la formuler de multiples façons à la manière de Cyrano : On pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme…
      En variant le ton, — par exemple, tenez :
      Mais je n’ai pas sa verve inépuisable et poétique.
      Belle journée sous le soleil ! J’espère que chez vous il reste un peu d’air et de fraîcheur…

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      1. Oui, moi aussi, je cueille mes lectures sur l’impression immédiate (4e de couv’, feuilletage et hop, ou non) sans me préoccuper des trompettes de la renommée. Là, je connais le nom de l’auteure parce c’est un tout petit peu la fille cachée (enfin, plus trop cachée) de monsieur Mitterrand, d’ou ma remarque ironique sur la difficulté de se faire un prénom 🙂

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        1. Mi Komprenas (espéranto) – J’essaie différents langages, ça peut être pratique vu que nous n’allons plus tarder à avoir des réfugiés climatiques, on fera même peut-être parti de la caravane… Sympa l’espéranto on pourrait tous se comprendre un peu partout sur la terre. J’suis un peu hors sujet, ce doit être la chaleur, ça fait divaguer – ceci dit, Vaguedivague comme dirait Pablo, il est temps que j’aille faire trempette pour faire descendre la température. Vivre sur une île a quelques avantages non négligeables… Belle soirée à vous cher Dodo…

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