Il était une fois un garçon qui s’appelait Mathurin…

On ne force pas une curiosité, on l’éveille.
— Daniel Pennac

L’univers du livre :

Mathurin et les Sentinelles du temps

Il n’est pas aisé ni très intéressant de parler de soi, encore moins de parler des livres que l’on a écrits. Pourtant, si l’on veut être lu… Dans cet article j’ai eu envie de vous raconter le cheminement de cette fiction, de vous parler des influences qui ont contribué à créer l’histoire — œuvres picturales, photographiques, objets divers, anecdotes, livres, rencontres, etc. — Sans elles il n’y aurait pas eu « Mathurin et Suzon » tels qu’ils existent aujourd’hui dans le livre. Ce sont ces cailloux, ces petites miettes semées par d’illustres artistes ou des inconnus inspirés qui m’ont guidée dans la narration, au fil du temps, au fil des mois, c’est un peu grâce à eux que j’ai pu écrire passionnément jusqu’au point final.


Tout a commencé par un objet qui s’est précisé au fil des jours :


Ah, les bobines de fil, chacune d’elle contient un trésor. Le tricotin, le sucre filé… Tricoti, tricota, tricotin…
Suivez le fil doré, le fil d’or, je ne vous donne que des indices…
Pour comprendre l’histoire, il suffit de suivre le fil… 


Il y a les filles de la Destinée : les Nornes, les Parques, les Tria fata – selon les pays et les traditions – les fées du destin, les fileuses, les filandières…
Les illustrations, les peintures, les photographies sont des inspiratrices qui m’ont permis d’entrevoir le cours du destin de mes protagonistes. Dans l’histoire, celles qui filent, celles qui quenouillent et coupent ont un rôle important.

Pour le décor, j’ai choisi la Bretagne, ou plutôt, elle m’a choisie, elle m’inspire. Le littoral, l’île où je vis, ses forêts, ses sentiers côtiers et ses maisons de pêcheurs, mais également ses vieux métiers – pour l’histoire certains d’entre eux ont été de parfaits alliés – les brûleuses de goémon, les brodeuses, les porteuses de pain, le faucheur de trèfle, la paludière…

Les intrépides îliennes dont les hommes sont en mer, ces porteuses de pain  illustrent le poids d’éternité qu’ont les gestes du quotidien.

Il y a bien sûr les personnages principaux et leurs rêves. Le farfadet du bois de pins, Mathurin qui rêve de construire des navires, l’instituteur, les autres familles et leurs histoires, Suzon et ses sabots de vent, le vieux Paol qui ne parle que de mer, le bourg et ses traditions, le miaulement du chat en ribouldingue.
Mais, silence !

LA MER au loin, la mer et ses crépuscules, la mer et ses naufrages, les hommes et leur passé, l’envie de faire de la haute voltige sur les mâts des goélettes, comme les gabiers… Chut !

SUR LES HOULES DU TEMPS

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil riant, clair et beau.

— Charles d’Orléans, Rondeaux VI

Et enfin, et ce n’est pas la moindre des protagonistes, L’HORLOGE
le temps qui passe, la pendule et son tic-tac…

Il y a cela et puis il y a plus, et puis c’est mieux de lire le livre…
Un jour, tout s’est mis en ordre comme par magie, les images ci-dessus qui m’ont servi de piste d’envol se sont effacées pour laisser place aux mots qui ont glissé sous ma plume,  l’illustrateur Sylvano Bulfoni les a accompagnés de son crayon à dessin.
Un peu de poudre de perlimpinpin et vous voilà presque au cœur de l’histoire.

J’en profite pour vous souhaiter de belles fêtes et une excellente fin d’année à toutes et à tous.

Par Marie an Avel

Autrice indépendante. J'écris et je publie des livres illustrés : jeunesse, adulte, livre audio.