Ô cheval au regard flamboyant ! Tu cours dans l’azur et les plaines nuageuses. L’écume des flots argente ta bouche, la sueur ruisselle à tes flancs polis. Tu écumes, tu frémis, au bord de la mer immense tu hennis, tu bondis, tu galopes et ta crinière danse avec le vent.
Et moi, ô moi, fascinée par tant de puissance et de beauté
j’accoure sur mes petites jambes d’enfant mais j’ai peine à suivre ta trace.

Soudain, ta course s’arrête, tu enfonces tes sabots dans le sol et tu frappes la terre en cadence. Mais comme ton cœur est noble et doux, ployant sur tes jarrets forts, tu te soumets humblement à l’homme vertical et à sa cravache. Essoufflée mais enivrée par ta présence j’avance timidement ma main pour caresser ton museau tout chaud. Dans mon cœur la colère bouillonne contre celui qui t’a piégé et contraint et je regarde impuissante tes dents ronger le mors. Mais lorsque je plonge dans tes yeux bruns et profonds ma colère s’apaise. Au fond de tes pupilles j’ai reconnu celui que je rejoins chaque nuit, celui qui m’emporte dans des chevauchées intrépides au milieu des plaines invisibles du grand empyrée.
Ô cheval, mon ami, qui m’emporte loin du monde ! LAISSE-MOI TE CONTER la grande histoire des Cavales de FEU, laisse-moi te dire le récit fantastique de ces fières et indomptables filles du soleil, tes sœurs.
Sur mes cahiers d’écolière – Mon héros de toujours
De ce petit texte d’enfance est né un récit magique autour des Cavales de Feu, une première ébauche qui a accompagné le livre d’un peintre, puis une autre histoire s’est construite un peu malgré moi, un peu avec moi, beaucoup avec les filles du soleil.