Sucer la moelle secrète de la vie

Je me suis inscrite cette semaine au prix des lectrices. Les jeunes femmes qui écrivent sur le blog Le club des lectrices m’ont communiqué leur enthousiasme. Elles sont motivées, elles aiment lire, manger, partager, vagabonder dans les mondes parallèles d’auteurs en quête de lecteurs. Cela me va parfaitement. Laisser s’accomplir la magie des mots.

Je partis dans les bois parce que je voulais vivre sans me hâter. Vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de la vie.

— Henry David Thoreau

lectrices
ecrire

De beaux échanges pour l’esprit …
Je ne sais pas si vous connaissez le film « Les Quatre filles du docteur March » (qui ne l’a pas encore vu), la scène où elles sont costumées dans le grenier et jouent une pièce de théâtre écrite par Jo. Avec des bougies, des vieux tissus, des costumes, elles créent des décors, inventent des personnages, elles rient, elles vivent intensément … Elles laissent s’accomplir la magie des mots …

J’adore cette scène, elle me fait penser à mes années d’internat au lycée. Loin de nos familles, nous avions créé notre cercle d’amies, passionnées de littérature et de poésie. Un soir par semaine, éclairées à la lueur de quelques bougies,  nous lisions à mi-voix les rimes des poètes qui nous enchantaient. Nous préparions dans une agitation passionnée et une effervescence magique des spectacles autour de la poésie et parfois nous nous risquions à y glisser quelques lignes de notre plume. Nous nous gavions de guimauves et de gâteaux chipés dans la cuisine de la cantine.

Et nous ne lisions pas de la poésie mais les vers exprimaient leur nectar sur nos langues, nos âmes s’élevaient.

A l’image  aussi de ces  jeunes garçons dans le cercle des poètes disparus :

John Keating : « Les poètes disparus vouaient leurs réunions à sucer la moelle secrète de la vie. C’est une phrase de Thoreau que nous citions au début de chaque réunion. Nous nous réunissions dans la vieille grotte indienne et une fois là, nous lisions à tour du rôle du Thoreau, Whitman, Shelley, les plus grands. Quelques fois des vers de notre cru, et sous le charme du moment, nous laissions la poésie accomplir sa magie.
Knox Overstreet : Comment ? Des mecs un petit peu dingues qui venaient lire de la poésie ?
John Keating : Non, monsieur Overstreet, pas du tout dingues ! Ce n’était pas une loge secrète. Nous étions des romantiques. Les femmes s’évanouissaient, les dieux naissaient de nos mains. De belles soirées pour l’esprit, non ? Merci Monsieur Perry pour cette ballade en amnésie. »

Peu importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde.

Le Cercle des poètes disparus (1989), écrit par Tom Schulman

Le Prix des Lectrices vous est ouvert. Venez nous rejoindre et découvrir les livres sélectionnés en cliquant sur le lien ci-dessous.

via Le Prix des Lectrices vous est ouvert ! « Le club des lectrices.

sous-casque

Par Marie an Avel

Autrice indépendante. J'écris et je publie des livres illustrés : jeunesse, adulte, livre audio.